Unité de recherche

Description et enjeux en recherche

Cicely Saunders, infirmière, médecin et assistante sociale à l’origine du concept de soins palliatifs dans la médecine moderne, fut la première à recommander la recherche et la démarche scientifique comme objectifs prioritaires des soins palliatifs, au même titre que la formation et la clinique. De nombreuses améliorations dans la prise en charge des patient.e.s résultent en effet directement des travaux de recherche.

Les soins palliatifs se caractérisent par une approche holistique de l’être humain, ce qui nécessite de prendre en compte les dimensions somatique, psychologique, sociale et spirituelle des patient.e.s et de leurs proches. A ce titre, l’indicateur le plus important pour les soins palliatifs est la qualité de vie, ce qui implique le développement et l’utilisation de méthodes de recherche interdisciplinaires, applicables tant aux sciences humaines qu’aux sciences médicales. Cette approche n’a cependant de sens que si elle se trouve en adéquation avec les principes éthiques de base  ̶  autonomie, bienfaisance, non-malfaisance et justice  ̶  qui permettent de garantir le respect des patient.e.s  et des  proches.

De manière générale, le Service des soins palliatifs et de support vise à développer un axe de recherche centré prioritairement sur l’identification et le développement des ressources des patient.e.s, de leurs proches et également celles des professionnel.le.s. Il s’agit de pouvoir identifier les ressources internes des patient.e.s mais aussi, plus largement, de pouvoir prendre en compte les ressources disponibles dans le système familial et social dans lequel s’inscrit chaque individu. Cette conception de la recherche est donc complémentaire à l’approche traditionnelle basée essentiellement sur l’identification et le soulagement de la souffrance des patients.

Description des équipes de recherche

Le Service possède une unité de recherche dirigée par le Prof. Mathieu Bernard, psychologue et par la cheffe de service, la Prof. Claudia Gamondi. Le Prof. Mathieu Bernard dirige également la Chaire de psychologie palliative. Deux autres chaires associées au service sont directement impliquées dans la recherche :

  •  la Chaire de soins palliatifs gériatriques dirigée conjointement par le Prof. Ralf Jox (palliativiste, neurologue et éthicien) et la Dre Eve Rubli Truchard (gériatre)
  • la Chaire de soins palliatifs infirmiers dirigée par le Prof. Phil Larkin, infirmier praticien spécialisé. L’équipe de recherche du service et des trois chaires est représentative  d’une approche interdisciplinaire puisqu’elle compte des médecins, des infirmier.ière.s, des psychologues, des éthicien.ne.s et des sociologues (cf. plus bas pour un bref descriptif des missions de chaque chaire).

Les trois chaires se retrouvent autour du paradigme des "soins palliatifs axés sur les ressources " (resource oriented palliative care). Les ressources pour les patient.e.s en soins palliatifs et leur famille peuvent être classées en quatre niveaux : interne (p.ex. spiritualité, gratitude, compassion, altruisme), externe (p.ex. famille, amis), communautaire (p.ex. communautés d'entraide, bénévoles en soins palliatifs) et sociétal (p.ex. politiques de soins de santé, disponibilité des soins palliatifs). Les deux premiers niveaux concernent les soins psychosociaux et spirituels des patient.e.s et de leurs proches. Plusieurs études ont montré l'importance et l'efficacité du renforcement des ressources des patient.e.s et de leur famille, telles que la gratitude ou les relations sociales, afin d'améliorer durablement leur qualité de vie. Les deux derniers niveaux de ressources concernent les soins palliatifs en tant que question de santé publique, ce qui implique de créer les conditions politiques et sociales nécessaires pour fournir des soins palliatifs (à la fois par l'approche axée sur les déficits et l'approche axée sur les ressources) à tous les membres de la communauté de manière équitable.

 

Les Chaires de soins palliatifs

La Chaire de soins palliatifs gériatriques

La Chaire de soins palliatifs gériatriques est une entité à la jonction de deux services : le Service de gériatrie et réadaptation gériatrique et le Service des soins palliatifs et de support. Cette chaire a pour objectifs de développer les soins palliatifs gériatriques comme une discipline académique, de contribuer à la formation de tous les professionnel.le.s de la santé et d’améliorer les soins de santé pour les personnes âgées en fin de vie, notamment hors de l’hôpital. Avec l’augmentation de l’âge de la population, la grande majorité des décès survient chez des personnes âgées, voire très âgées, et qui souffrent de plus en plus souvent de démence. Il est pour cela primordial d’associer les compétences de ces deux disciplines afin d’assurer la meilleure qualité de vie durant cette dernière étape.

La Chaire de soins palliatifs infirmiers

L'objectif de la Chaire en soins palliatifs infirmiers est de développer la contribution de la science infirmière à la prise en charge des patient.e.s nécessitant des soins palliatifs et de leurs proches. Le professeur Phil Larkin, titulaire de la chaire est également affilié à l'IUFRS, l'Institut d'enseignement supérieur et de recherche en santé de la FBM/UNIL, qui propose trois programmes de master, un en sciences infirmières, un en sciences de la santé (en partenariat avec l'Institut et Haute-école La Source) et un en pratique infirmière avancée (IPS). Le programme de recherche explore la contribution unique des soins infirmiers à la discipline des soins palliatifs et aux aspects des soins, de la compassion et de la vulnérabilité dans une perspective d'équité et de justice sociale, ainsi que les besoins des proches aidants.

La Chaire de psychologie palliative

Cette chaire est actuellement dirigée par le Professeur Mathieu Bernard. Elle donne une légitimité à la psychologie et plus largement aux sciences humaines dans le cadre du service et également au sein de la Faculté de biologie et médecine de l’Université de Lausanne. Les principales missions de cette chaire concernent l’enseignement et la recherche. Au niveau de l’enseignement, la chaire de psychologie palliative est active tant au niveau pré-gradué (école de médecine et institut de psychologie) que post-gradué (CAS en soins palliatifs, CAS en psychologie positive). Les activités d’enseignement de la chaire participent ainsi à l’établissement de ponts entre les Facultés de biologie et médecine d’une part et des Sciences sociales et politiques d’autre part. Au niveau de la recherche, l’axe de développement principal concerne le domaine des ressources psychologiques des patients et de leurs proches dans le contexte palliatif et de la fin de vie. Il s’agit d’identifier et de mieux comprendre le rôle des ressources individuelles qui permettent aux patients de vivre une fin de vie la plus sereine possible (p.ex. sens de la vie, gratitude, croissance posttraumatique, altruisme).

 

Domaines d’intérêt et mots-clefs

1. Recherche sur les enjeux psychologiques et spirituels centrés sur les ressources

Qualité de vie, sens de la vie, désir de vie, compassion, gratitude, croissance posttraumatique, altruisme, valeurs individuelles

2. Recherche sur les systèmes de santé

Evaluation de l’impact des interventions palliatives, développement et validation d’outils liés à l’identification des patient.e.s palliatifs et à la qualité de la prise en charge des patient.e.s, identification des besoins et des compétences des professionnel.le.s ; pédagogie et formation, intégration des soins palliatifs dans les institutions pour personnes âgées, transition entre hôpital et communauté ; recherche sur la formation interprofessionnelle, soutien des proches à domicile.

3. Projet de soins anticipé et directives anticipées

Le projet de soins anticipé (advance care planning) est un processus de communication structuré permettant aux patient.e.s qui le souhaitent de réfléchir à leurs valeurs, préférences, objectifs de soins et décisions anticipées et d’en discuter avec leurs proches, médecins et soignants. Ce processus peut (mais ne doit pas forcément) mener à la rédaction de directives anticipées. Ceci permet un meilleur respect de la volonté du.de la patient.e en situation d’incapacité de discernement tout au long de son parcours de soins.

4. Recherche sur les enjeux éthiques et communicationnels

Désir de mort et suicide assisté ; capacité de discernement, prise de décision pour les personnes avec des troubles cognitifs (p.ex. démence), communication entre professionnel.les.s et patient.e.s et leurs proches sur les décisions pour la fin de vie.   

Publications

L'ensemble de nos publications peut être consulté dans la base de données Unisciences de l'Université de Lausanne.

Contacts

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 Dernière mise à jour le 13/10/2023 à 13:24