Un traitement préventif des calculs rénaux est remis en question
Les calculs rénaux, l’une des maladies les plus fréquentes touchant les reins, sont caractérisés par un haut risque de récidive : parmi les 10% de la population qui ont au moins une fois dans leur vie des calculs rénaux, 50% font une récidive dans les dix ans. Un médicament diurétique (hydrochlorothiazide) est utilisé comme moyen de prévention des récidives de calcul depuis longtemps, mais les données disponibles sur son dosage, son efficacité et ses effets secondaires sont très limitées.
Grâce au soutien financier du Fonds national suisse de la recherche, attribué aux Prof. Daniel Fuster, Inselspital Bern, Prof. Olivier Bonny, du Service de néphrologie du CHUV et de l’HFR-Fribourg et Prof. Beat Roth, du Service d’urologie du CHUV, une étude multicentrique effectuée en Suisse a montré que ce médicament est peu efficace pour prévenir les récidives de calculs rénaux et génère des effets secondaires qui remettent en cause son utilisation dans cette indication.
L’étude est publiée aujourd’hui dans le New England Journal of Medicine.
Cette étude en double aveugle, contrôlée par placebo, a testé 3 doses d’hydrochlorothiazide (12.5 mg, 25 mg ou 50 mg) chez des patients qui avaient déjà eu des coliques néphrétiques liées à des calculs contenant du calcium. Les patients ont pris le médicament une fois par jour pendant 3 ans et le nombre de passage de calcul ou leur évolution radiologique ont été relevés. Parmi les 416 patients participant à l’étude à travers toute la Suisse, 59% ont présenté une récidive de calcul lors du suivi, sans différence entre les groupes de traitement.
Ainsi, grâce à cette étude à laquelle les services de néphrologie et d’urologie du CHUV ont activement participé, la prise en charge des patients souffrant de calculs rénaux sera modifiée à l’avenir. Les patients seront moins exposés à un traitement préventif peu efficace et entraînant un nombre substantiel d’effets secondaires (ex : taux de potassium bas, crises de goutte, nouveaux cas de diabète, allergies liées au médicament, péjoration de la fonction rénale). Par ailleurs, les recherches se poursuivent pour trouver d’autres traitements efficaces.