La consommation de viande rouge et transformée associée au diabète

Published by Grand Clementine on 26.08.2024
Une étude montre que la consommation de viande, en particulier de viande rouge et de viande transformée, est associée à un risque plus élevé de diabète de type 2. Les données de la cohorte CoLaus ont contribué à cette étude mondiale.

La consommation de viande a considérablement augmenté au cours des dernières décennies et dépasse les recommandations alimentaires dans de nombreux pays.  Des recherches avaient déjà indiqué qu'une consommation élevée de viande transformée et de viande rouge était associée à un risque accru de diabète de type 2, mais les résultats étaient jusqu’ici variables et non concluants. De plus, peu d’études avaient examiné le lien entre le diabète et d’autres viandes comme la volaille.

Une équipe de recherche de l’Université de Cambridge a analysé les données de 2 millions de personnes, grâce à 31 cohortes populationnelles de 20 pays, en tenant compte de l’âge, du sexe, du poids, de l’apport énergétique et du mode de vie. Cette étude est publiée cette semaine dans The Lancet Diabetes and Endocrinology. 

Les résultats montrent que :

  • La consommation de 50 grammes de viande transformée par jour (par exemple 2 tranches de jambon ou une demi-barquette de salami) est associée à un risque accru de 15% de développer un diabète de type 2 au cours des 10 prochaines années.
  • La consommation de 100 grammes de viande rouge non transformée par jour, soit l'équivalent d'un petit steak, est associée à une augmentation de 10 % du risque de diabète de type 2.
  • La consommation de 100 grammes de volaille par jour (poulet, dinde ou canard) était associée à un risque de 8 %, mais lorsque des analyses supplémentaires ont été effectuées pour tester les résultats selon différents scénarios, l'association s'est affaiblie, tandis que celles avec la viande transformée et la viande rouge ont persisté.

Cette étude va donc dans le sens des recommandations visant à limiter la consommation de viande transformée et de viande rouge non transformée afin de réduire le nombre de cas de diabète de type 2 dans la population. En ce qui concerne les liens entre diabète et volaille, ils restent incertains et doivent être étudiés de manière plus approfondie.

Les données de la cohorte CoLaus – plus de 5'000 personnes de la région lausannoise – vont dans le même sens que ceux de l’étude internationale, même s’ils n’étaient pas significatifs, du fait de la taille de la cohorte.

« En remplaçant la viande transformée ou la viande rouge par de la volaille, on réduirait le risque de diabète, tout en diminuant l’empreinte environnementale, explique le Pr Pedro Marques-Vidal, chercheur au Service de médecine interne au CHUV et contributeur de cette recherche. Par ailleurs, outre l’alimentation, une activité physique régulière et le maintien d’un poids adéquat permettent aussi de réduire le risque de devenir diabétique ».

Lien vers l’étude :

Meat consumption and incident type 2 diabetes: an individual-participant federated meta-analysis of 1·97 million adults with 100 000 incident cases from 31 cohorts in 20 countries - The Lancet Diabetes & Endocrinology

 Last updated on 04/10/2024 at 10:10