Immuno-toxicités : nouvelles recommandations de l’ESMO
Le Dr Michel Obeid, médecin adjoint au Service d’immunologie et allergie et responsable du centre LCIT, et la Pr Solange Peters, cheffe du Service d’oncologie et présidente de l’ESMO, ont publié avec un groupe d’experts renommés les nouvelles recommandations de l’ESMO pour la gestion et le diagnostic des effets secondaires liés à l’utilisation des immunotherapies du cancer, concrétisant ainsi deux années de travail multidisciplinaire et une intense collaboration internationale.
Avec ces nouvelles recommandations, des améliorations significatives ont été apportées concernant la conduite à tenir relative aux différents types de toxicité pour faciliter leur diagnostic et améliorer les traitements.
Pour la première fois, les experts ont relevé un défi considérable en évitant de proposer des traitements uniquement par analogie aux maladies auto-immunes. Ces nouvelles guidelines proposent une approche thérapeutique personnalisée en fonction de chaque type de toxicité en limitant l’utilisation des fortes doses de corticostéroïdes ou encore d’immunosuppresseurs non-sélectifs afin d’éviter de compromettre les effets de l’immunothérapie.
Sur le plan thérapeutique, les experts proposent pour la première fois l’introduction de nouveaux traitements de précision notamment le blocage anti-cytokinique incluant les anti-IL6R pour les hépatites, les arthrites, les myocardites, les pneumopathies et les HLH, les anti-intégrines pour les colites et les TPO-RA pour les thrombopénies sévères.
Sur le plan du diagnostic, de nouveaux bilans biologiques ont été proposés en baseline pour personnaliser le suivi en fonction du risque de chaque patient.e et éviter les errances et le retard de diagnostic. Concernant les myocardites, les PET-CT au dotatoc sont introduits comme un outil permettant d’améliorer le diagnostic précoce et baisser à la fois la mortalité et l’utilisation des immunosuppresseurs.
Le rôle majeur des spécialistes du LCIT venant de l’immunologie et de l’oncologie médicale ONM dans l’élaboration de ces nouvelles recommandations souligne la force de l’interprofessionalité et la reconnaissance internationale de notre institution dans ce domaine.
Lire l’article publié dans Journal Annals of Oncology