Découvrez l'équipe interdisciplinaire dédiée au "Pied à Risque"

Publié par Gertsch Sophie le 11.09.2024
On lève le voile sur les coulisses de la consultation interdisciplinaire du Pied à risque du CHUV, qui rassemble un chirurgien orthopédiste, une chirurgienne vasculaire, un angiologue, une diabétologue et un technicien orthopédiste.

????  Au 12e étage du bâtiment hospitalier, derrière la porte de la Consultation du "Pied à Risque", une équipe de professionnel-le-s de santé s’affaire à offrir des soins spécialisés et coordonnés.

Chaque jeudi après-midi, cette consultation multidisciplinaire réunit un chirurgien orthopédiste, une chirurgienne vasculaire, un angiologue, une diabétologue et un/e technicien/ne en orthopédie. Tous unis par un même objectif : prendre en charge les patientes et patients présentant des plaies, ulcères, ou problèmes préoccupants aux membres inférieurs.

Loin de se contenter d’interventions isolées, ces expert-e-s conjuguent leurs compétences pour proposer une prise en charge globale, essentielle pour traiter efficacement les affections complexes liées aux pieds à risque soutenue par une équipe infirmière spécialisée dans ce domaine.

Ensemble, ils apportent un soutien précieux aux patient-e-s, souvent confronté-e-s à des complications sévères. Cette synergie est le pilier d’un accompagnement personnalisé, où chaque spécialiste joue un rôle crucial dans le parcours de soins

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<figcaption class="reader-image-block__figure-image-caption display-block full-width text-body-small-open t-sans text-align-center t-black--light">Un chirurgien orthopédiste, une chirurgienne vasculaire, un angiologue, une diabétologue et un technicien en orthopédie reçoivent les patient-e-s tous les jeudis après-midi pour évaluer les pieds à risque</figcaption></figure>

Gain de temps et efficience stratégique

« Ce type de plaie ou ulcère est généralement lié à plusieurs comorbidités. Ce sont des maladies qui se côtoient et fragilisent les tissus de l’appareil locomoteur. C’est pourquoi il est essentiel d’examiner le-la patient-e dans sa globalité. Avec mes collègues des autres spécialités, nous évaluons l’état du diabète, les antécédents vasculaires, les interventions antérieures, les déformations locomoteures », explique le Dr Sylvain Steinmetz, médecin cadre du Service d’orthopédie et initiateur de cette consultation, créée en 2022.

« C’est un gain de temps considérable pour le-la patient-e, car nous sommes tous réunis au même endroit. Le-la patient-e n’a plus besoin de consulter un-e spécialiste après l’autre. Les équipes infirmières spécialisées dans les soins des plaies effectuent un travail essentiel pour les soins et le suivi au long cours. Lors de cette consultation, nous les voyons tous ensemble et les décisions sont prises immédiatement, de manière collégiale, quant au suivi et aux stratégies de prise en charge à adopter. C’est très efficace, mais il faut être concis et organisé », ajoute la Dre Celine Deslarzes-Dubuis, médecin cadre au Service de chirurgie vasculaire | CHUV.

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<figcaption class="reader-image-block__figure-image-caption display-block full-width text-body-small-open t-sans text-align-center t-black--light">Les patient-e-s présentent des lésions qui doivent être rapidement prise en charge</figcaption></figure>

Une verrue qui n’en n’était pas une

Chaque jeudi après-midi, la consultation bat donc son plein et voit défiler les patient-e-s, une dizaine, pour un état des lieux de leur situation. Dans la salle de consultation, on retrouve par exemple, cette femme, la cinquantaine qui présente une blessure à l’orteil. Sa fille, qui l’accompagne explique que sa maman ne parle pas français et que la blessure ne guérit pas. « La patiente est greffée rénale, diabétique stable, et elle a cru avoir une verrue à l’orteil qu’on lui a brulée à l’azote liquide. La plaie ne cicatrise pas et a tendance à s’aggraver », explique le médecin orthopédiste. La traduction se complique : « pas facile de parler de ce qui peut se passer si on n’intervient pas rapidement. La plaie peut dégénérer jusqu’à l’os et les risques d’amputation sont présents ». Le pied à risque, c’est du sérieux.

Opération programmée sur le champ

La Dre Deslarzes, après avoir consulté le dossier et les IRM/scanner, et échangé avec son collègue le Dr Luca Calanca, médecin cadre angiologue du Service d'angiologie | CHUV constate que le pied n’est pas suffisamment irrigué par le flux sanguin, ce qui retarde la cicatrisation. « Il y a un problème avec les artères qui se sont rétrécies à certains endroits sur la jambe ». Et la chirurgienne préconise une opération sans tarder. La Dre Susanna Hofbauer, diabétologue, constate une bonne gestion du diabète, donc pas de risque d’aggravation de ce côté-là. Toutefois, la patiente semble rechigner à accepter l’opération vasculaire proposée, pourtant il le faut, pour son bien. On comprend alors sans doute la peur, après tout le parcours de la greffe rénale, de recommencer avec une hospitalisation, des risques, du temps à s’inquiéter.

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Agir rapidement quand c’est nécessaire

L’équipe rassure la patiente. Elle comprend, et finalement, elle accepte l’intervention. Les professionnel-le-s ont su l’écouter, l’informer et lui expliquer clairement sa prise en charge. L’opération sera rapidement programmée.

Les médecins se retirent, s’empressent de dicter et de compiler la stratégie pour que tout soit prêt à temps. Pendant ce temps, l’infirmière spécialisée en soins des plaies s’occupe de débrider, désinfecter et panser la blessure, pour que la patiente puisse repartir avec le moins de douleur possible, soutenue par sa fille.

Et déjà, l’heure est venue d’accueillir le patient suivant…

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 Dernière mise à jour le 05/11/2024 à 16:10