
Dans l’objectif de poursuivre la réduction de son impact environnemental, un projet MicroMBA en collaboration avec le Service de radiologie a mis sur pied une filière innovante de collecte des résidus des produits de contraste médicaux.
Les défis environnementaux de l’imagerie médicale
Les produits de contraste sont essentiels pour de nombreuses procédures médicales en imagerie (scanner, imagerie par résonance magnétique (IRM), angiographie, par exemple), mais leur gestion après utilisation pose de réels défis environnementaux, notamment en termes de pollution des eaux de surfaces et des nappes phréatiques. Jusqu'à récemment, ces résidus étaient éliminés de manière non optimale et terminaient à la poubelle ou finissaient dans les lavabos, faute de moyen de collecte à disposition. Les produits de contraste, à base de composés contenant de l'iode ou du gadolinium, se retrouvent dans les égouts, les stations d'épuration, ou directement dans les rivières et nappes phréatiques. Leur présence dans l'eau peut perturber les écosystèmes aquatiques, affectant la faune et la flore.
Un projet stratégique pour l'environnement et la santé
Soucieux de respecter les engagements de l’Agenda Durabilité Vaud 2030 et du programme Green Hospital PNR 73, un groupe de cadres a pris l'initiative de créer une filière dédiée à la collecte, au traitement et à l'élimination de ces produits de manière écologique et responsable. Depuis le printemps 2023, cette filière est implémentée dans tous les services hospitaliers qui utilisent des produits de contraste, notamment la radiologie mais aussi la cardiologie, l’urologie, ou encore la gastro-entérologie. L’ensemble des techniciennes et techniciens en radiologie et du personnel paramédical a été sollicité afin de déverser les excédents de produits de contraste dans des bidons dédiés après chaque procédure médicale.
Des résultats concrets
En 12 mois, le projet a permis de traiter 255 litres de résidus de produits de contraste, soit l’équivalent de plus de 5 réservoirs de voiture ou encore de près de 2 baignoires. Déversée dans les eaux usées de l’hôpital, cette quantité peut provoquer une contamination locale significative.
9 services participent actuellement à la collecte. Un sondage a mis en évidence que 70% du personnel des services collecteurs se sent très concerné par l’impact environnemental de son activité professionnelle, et que plus de deux tiers, a déjà participé à la collecte afin d’assurer une élimination optimisée.
Une initiative durable et évolutive
Au terme de 2 ans de tests et fort de ces résultats positifs, le projet a été pérennisé et complète les différentes filières institutionnelles de gestion et récupération des déchets. En créant une filière dédiée à la collecte et au traitement des résidus de ces produits, l’hôpital répond à un enjeu écologique majeur et fait figure de pionnier au sein des hôpitaux suisses.
La prochaine étape vise à partager cette expérience avec d’autres hôpitaux universitaires suisses et centres de radiologie au sein de la communauté afin de favoriser l’adoption de pratiques durables à l’échelle régionale et nationale.