Librairie: célébrer le souvenir des enfants décédés au CHUV
Lorsque la Célébration du souvenir a été organisée pour la première fois au CHUV en 2009, aucun rituel, aucune célébration communautaire pour les enfants décédés n’existait dans la région lausannoise. Probablement y avait-il d’ailleurs des tabous à surmonter au sein même de l’hôpital pour donner au deuil toute la place qu’il requiert. Initiée par une personne, puis soutenue par une seconde, elle est aujourd’hui organisée par un groupe composé d’accompagnants spirituels, de parents, de soignants, de bénévoles et d’éducatrices. Teintée de religieux – ou d’interreligieux- dans un premier temps, elle a évolué vers une approche plus spirituelle. Et alors qu’elle n’émane pas de la demande des parents eux-mêmes, elle réunit dans un moment de communion plus de 100 personnes chaque année.
Être né au CHUV et y décéder
C’est l’histoire de ces premiers samedis de décembre que retrace « Se souvenir ensemble. Histoire et évolution d'une célébration en milieu hospitalier » paru aux Editions Ouverture. Mais aussi l’avant et l’après, le chemin que réalisent ensemble celles et ceux qui pensent et réalisent ces cérémonies, la quête du sens et l’évolution du modèle dans un contexte de sécularisation.
« Être né au CHUV et y décéder est une biographie que personne ne peut accepter. N’avoir marqué de son vivant que l’hôpital est une chose triste. » témoigne une pédiatre néonatologue. Cette tristesse, celle des familles comme de celles et ceux qui ont pris soin de l’enfant à l’hôpital, a maintenant pleinement sa place. Et se souvenir, ensemble, constitue désormais une étape importante sur le chemin de chacune et chacun.
Sacagiu N., Mooser Niquille B., Spring G. Se souvenir ensemble. Histoire et évolution d'une célébration en milieu hospitalier. Editions Ouverture, 2022.