Interview de Catherine Borghini Polier

Catherine Borghini Polier a la poignée de main franche des gens qui vont droit au but. Architecte de formation, cette femme d’action, mère de deux enfants, est à la tête de la Direction des constructions, de l’ingénierie, de la technique et de la sécurité du CHUV (CIT-S) depuis 2008. Pas moins de 250 personnes oeuvrent sous sa responsabilité que ce soit pour développer la stratégie des constructions hospitalières, exploiter et maintenir les infrastructures - dont les laboratoires, les blocs opératoires, les appareils médicaux- gérer la construction et la rénovation des immeubles ou assurer la sécurité opérationnelle de la cité hospitalière.

Sa philosophie? «Commencer simple pour réussir à aller à l’essentiel.» Peut-être aussi la recette d’une de ses plus grandes réussites: avoir réussi à faire adhérer la Direction générale du CHUV à son plan des constructions. Ainsi les projets de développement passent rapidement du plan stratégique à la réalisation.

D’ici à 2019, quatre projets d’envergure seront sous toit: le nouvel Hôpital des enfants (HE), la rénovation du site psychiatrique de Cery, le développement d’un pôle de compétences en oncologie et la rénovation du bloc opératoire principal.

En quoi consiste le noyau dur de votre activité?
Je suis chargée de faire évoluer l’hôpital selon le plan de développement stratégique, mais aussi de garantir le bon fonctionnement du site et d’en garantir la sécurité. Le CIT-S remplit deux missions principales. A l’interne, nous assurons l’exploitation, la maintenance technique et la sécurité des infrastructures. Et nous déléguons à l’externe les mandats d’architecture et de construction selon notre plan de développement de la cité hospitalière.

Qu’appréciez-vous le plus dans votre travail?
Associer la stratégie politique avec les préoccupations concrètes de mon domaine d’activités. Je me rends d’ailleurs régulièrement sur le terrain, que ce soit pour évaluer les rénovations à entreprendre, l’avancée d’un chantier en cours ou pour rencontrer les différents corps de métier. J’aime passer de la stratégie à la pratique.

Je suis passionnée par le développement de toute la chaîne des infrastructures, de l’exploitant au concepteur, en passant par l’artisan. C’est aussi une richesse de pouvoir faire collaborer un architecte avec un ingénieur. Ce dernier sera plus préoccupé par les spécificités techniques relatives à son métier, tandis que l’architecte possédera une vue globale du projet. Et puis ma grande fierté est d’avoir réussi à certifier toutes les activités du CIT-S selon le label ISO 9001.

Des trois grands projets actuels la construction de l’Hôpital des enfants, Agora ou la rénovation de Cery, lequel vous mettra le plus au défi?
Tous les trois ! Pour Agora, d’autres partenaires construisent et nous exploiterons. Un challenge que nous devrons relever, au niveau de la collaboration mais aussi pour installer le chantier au vu de l’espace restreint à disposition. C’est pourquoi 120 places de parc réservées aux collaborateurs seront provisoirement supprimées. Une de nos missions consiste à assurer que les collaborateurs puissent continuer à travailler normalement. Nous devrons ainsi préserver les activités des bâtiments voisins d’Agora telles que celles du service de pathologie et du Bugnon 27, en réduisant au maximum les désagréments causés par le chantier au niveau du bruit, de la poussière et des vibrations, notamment.

Pour la rénovation de Cery, nous serons face à des patients fragilisés. C’est pourquoi, nous prendrons des dispositions particulières pour sécuriser le périmètre du chantier, car il peut être un facteur de stress et de risques pour les patients atteints dans leur santé psychique. Nous installerons, par exemple, une enceinte infranchissable autour du chantier. Son accès sera autorisé uniquement sur présentation d’un badge.

L’Hôpital des enfants est, quant à lui, notre projet le plus complexe. Il se situera entre la maternité et la rue du Bugnon en plein centre-ville et pourrait être construit par-dessus la station «CHUV» du métro M2. Un beau défi en soi! De plus, le chantier sera implanté à proximité d’un axe important de circulation. Nous disposerons donc de peu de place. Je dois aussi souligner que le projet a été initié différemment de la procédure habituelle. En effet, le Grand Conseil avait déjà approuvé le budget alors que nous n’avions pas encore de projet d’architecture. Nous serons donc aussi responsables de faire respecter le budget entériné par nos politiques.

 Dernière mise à jour le 27/01/2023 à 09:17