0) Préambule :
L’incontinence fécale a un impact négatif majeur sur la qualité de vie des patients (perte de confiance en soi, honte, isolement…). Les symptômes sont fréquemment tabous. La question de l’incontinence doit donc être adressée directement au patient par le clinicien.
1) Définitions :
Incontinence fécale: passage incontrôlé de selles solides/liquides chez un patient au préalable continent.
Incontinence anale: incontinence fécale + passage incontrôlé de flatulence.
On distingue l’incontinence active (besoins impérieux) de l’incontinence passive (fuites non perçues) ainsi que des formes mixtes.
2) Epidémiologie :
La prévalence est estimée à environ 10.3% en Suisse. Elle est identique entre les hommes et les femmes et est une cause fréquente d’institutionnalisation. On retrouve une incontinence jusqu’à 50% des patients institutionnalisés.
3) Physiologie de la continence :
Elle dépend des fonctions cognitives, du volume et de la consistance des selles, du transit colique, de la sensation / compliance rectale, de la fonction sphinctérienne et des réflexes ano-rectaux.
4) Etiologies :
• Fécalome: fuites par regorgement (démence, constipation…)
• Diminution de la capacité de stockage/ complicance rectal (et/ou du colon):
- MICI
- Fibrose post radiothérapie (prostate)
- S/p proctectomie (LARS: low anterior resection syndrome)
- Tumeur
Orientation clinique :
Incontinence passive:
Incontinence active:
Incontinence nocturne:
5) Evaluations/investigations :
Hormis une anamnèse précise (avec utilisation des scores cliniques) et un examen clinque avec toucher rectal, aucuns examens commentaires n’est indispensables hormis une endoscopie de principe. Une MAR ainsi qu’une endosonographie anale seront les examens de choix en cas d’échec du traitement conservateur. Une déféco-IRM peut être envisagée en cas de suspicion d’entérocèle/rectocèle. L’ENMG n’est que rarement utile.
Les scores cliniques évaluent le retentissement de l’incontinence sur la qualité de vie des patients avec une corrélation forte entre la sévérité de l’incontinence et la qualité de vie. Ils sont donc recommandés pour orienter le traitement et suivre la réponse aux traitements dans le temps.
Sévérité de l’incontinence:
- Score de Vaizey :
6) Traitements :
Le traitement conservateur doit être essayé pour tout le monde avant d’envisager des options plus invasives. En deuxième intention la physiothérapie avec biofeedback doit être envisagée si faisable. Les options invasives seront discutées de cas en cas selon le contexte.
Conseils hygiéno-diététiques:
Traiter la diarrhée:
Les plugs anaux peuvent être essayés mais sont en général mal tolérés. Les exercices de Kegel peuvent être essayés avec instructions par un physiothérapeute spécialisé.
Traitements invasifs à discuter de cas en cas :
Auteurs : Dr. Dombre Vincent & Dr. Abdelrahman Karim, Novembre 2019.