Plus de 100 césariennes participatives déjà pratiquées à la Maternité

Publié par Emeri Tiffanie le 29.08.2024
En vue d’améliorer le bien-être des futures mamans et des nouveau-nés, la Maternité du CHUV propose, depuis novembre 2023, la césarienne participative. Cette prise en charge s'adresse aux femmes pour qui un accouchement par césarienne est programmé.

La césarienne est un acte chirurgical réalisé en urgence ou de manière programmée lorsqu’un accouchement par voie naturelle est contre-indiqué, en vue de garantir la sécurité de la maman et du bébé. Une césarienne dite participative, si elle reste un acte chirurgical loin d’être anodin, vise à reproduire autant que possible les conditions d’un accouchement par voie basse et à améliorer le bien-être des mères et des nourrissons.

Parents plus impliqués

En créant une atmosphère plus intime, la césarienne participative permet d’impliquer davantage les parents. La maman peut par exemple se rendre en marchant en salle d’opération, accompagnée du co-parent (dans le cas d’une césarienne classique, elle arrive seule, couchée sur un lit, et le co-parent ne la rejoint qu’après l’anesthésie). Les parents peuvent choisir une musique et la lumière peut être tamisée. La position du champ opératoire, c’est-à-dire du tissu stérile délimitant la zone de l’intervention chirurgicale, est adaptée afin de permettre à la maman de voir l’arrivée du bébé.

Favoriser le peau à peau

Dès que ce dernier est né, la mère a la possibilité de le prendre en peau. Pour permettre ce contact presque immédiat, la température du bloc opératoire est augmentée.

Les bénéfices du peau à peau - méthode qui consiste à porter son bébé nu sur sa poitrine découverte - sont démontrés. Pour le bébé : le peau à peau permet de stabiliser la température, sa respiration et le rythme cardiaque, diminuer la douleur, améliorer la prise de poids et la qualité du sommeil. Cette méthode permet aussi de réduire le stress de la mère et du nourrisson. Autres bénéfices: la stimulation de la production de lait maternel, la réduction de la durée d’hospitalisation et du risque d’infection, l’amélioration du développement neurologique et la favorisation du lien d’attachement parent-enfant.

La maman est équipée par les sage-femmes d’un bandeau de portage. Ce dispositif permet d’installer le nouveau-né sur son thorax en toute sécurité, en favorisant le contact visuel et éventuellement la première tétée. En outre des capteurs placés sur le bébé permettent à l’équipe médico-soignante de surveiller ses constantes. Par ailleurs, le positionnement des électrodes et de la voie veineuse nécessaires pour l’anesthésie et la surveillance des paramètres de santé de la maman est adapté afin de permettre à la femme d’avoir davantage de liberté de mouvement.

Nouveaux protocoles de prise en charge

« L'idée est de travailler avec le couple sur un projet d'accouchement afin qu'ils n'aient pas l'impression de subir une intervention chirurgicale mais plutôt de vivre une aventure familiale, tout en améliorant la récupération post-chirurgicale », explique la Dre Hélène Legardeur, médecin obstétricienne, responsable des salles d’accouchement au CHUV.

Pour ce faire, les protocoles de prise en charge ont été révisés par l’équipe médico-soignante : gynécologues, obstétricien-ne-s, pédiatres néonatologues, anesthésistes et sage-femmes.

« C’est un magnifique projet multidisciplinaire, salue la Dre Alexia Cuénoud, médecin anesthésiste responsable des salles d’accouchement au CHUV. Nous avons travaillé autour d’un objectif commun : associer la sécurité d’une césarienne à la philosophie d’un accouchement par voie naturelle afin de privilégier la douceur et la tendresse entourant le moment d’une naissance.»

Le CHUV accueille plus de 3000 accouchements par année dont environ 20% de césariennes. 131 femmes éligibles ont opté pour la césarienne participative depuis son introduction en novembre 2023.

Photo: Heidi Diaz

 Dernière mise à jour le 03/10/2024 à 16:10