«Quand j’ai vu qu’ils avaient complètement raccommodé mon pouce, j’ai pleuré de joie!»

Laurent Bersier a failli perdre son pouce suite à un accident de travail. Trois mois après son opération au Centre de la main du CHUV, il a déjà récupéré une partie de la sensibilité et mobilité de son doigt.

Le 18 février 2015, à 2h du matin, alors qu’il était dans une nacelle à 10 mètres de haut, en train de réparer une ligne de contact ferroviaire, Laurent Bersier a failli perdre l’usage de son pouce. La nacelle a fait inopportunément un à-coup qui a eu pour conséquence le détachement d’une pièce en acier qui est venue sectionner net son doigt. «Sur le moment, je n’ai rien senti commente Laurent Bersier, cela s’est passé en une fraction de seconde. J’ai ensuite enlevé le gant que je portais et vu que cela saignait fort. Plus que un centimètre de peau faisait tenir mon pouce!»

Transporté ensuite en ambulance aux urgences du CHUV, il a immédiatement été pris en charge par un médecin du Centre de la main puis opéré à 5h du matin pour revasculariser son pouce. «Pour ce type d’opération, plus la prise en charge peut se faire rapidement, meilleur sera la récupération, explique le Dr Laurent Wehrli, qui l’a opéré. De même, plus l’opération est courte, plus le risque d’infection sera limité.»

Une opération de microchirurgie complexe

Le chirurgien de la main a donc procédé à une opération de revascularisation complexe nécessitant un repositionnement et une stabilisation des fragments d’os, puis une suture des tendons, et finalement des sutures à l’aide d’un microscope des nerfs et des artères.

Après plus de trois heures passées au bloc, Laurent Bersier a ensuite été hospitalisé au sein du Service de chirurgie plastique et de la main. Durant les premiers jours, les soignants sont venus vérifier toutes les heures, puis toutes les deux heures que son pouce était bien vascularisé. C’est seulement deux jours après son passage au bloc qu’il a pu revoir son pouce sans bandage; un moment de soulagement pour le patient : « Quand j’ai vu de mes propres yeux qu’ils avaient complètement raccommodé mon pouce, j’ai pleuré de joie ! » s’exclame-t-il.

Un long travail de rééducation

Sorti de l’hôpital une semaine plus tard, c’est un long travail de rééducation qui attendait Laurent Bersier à domicile et en ambulatoire auprès des ergothérapeutes du CHUV. Trois mois après son accident, il se rend toujours deux fois par semaine en salle d’ergothérapie sur le site de l’Hôpital orthopédique pour sa séance de rééducation.

«Suite à ce type d’intervention, si le patient récupère de la mobilité et de la sensibilité de semaine en semaine, la récupération d’un doigt fonctionnel demande toutefois plusieurs mois d’efforts de rééducation. L’os et les tendons sont aussi solides qu’avant l’accident après trois mois, mais la bonne souplesse et le bon glissement des tendons peuvent nécessiter encore trois mois supplémentaires, explique le Dr Wehrli. Nous observons en général une poursuite de la récupération des mouvements et de la sensibilité durant les deux premières années qui suivent la réparation d’une mutilation.» conclut-il.

Déterminé et motivé, Laurent Bersier veut tout faire pour obtenir la meilleure récupération possible. Son objectif, partagé avec les médecins et soignants: reprendre son activité professionnelle manuelle, comme avant son accident.

 Last updated on 25/05/2018 at 18:33