Une étude évalue le cendakimab sur l’œsophagite à éosinophiles

Publié par Grand Clementine le 02.10.2025
Les résultats de cette étude, menée par le Pr Alain Schoepfer, du Service de gastro-entérologie et hépatologie, montrent une réduction significative des symptômes, de l’inflammation et des atteintes endoscopiques, comparé au placebo.

L’œsophagite à éosinophiles (EoE) est une maladie inflammatoire chronique de type 2 qui rend la déglutition difficile et douloureuse. Elle est due à une inflammation spécifique de la muqueuse de l’œsophage provoquée par certaines cellules du système immunitaire, en particulier les   granulocytes éosinophiles. Elle entraîne un impact négatif majeur sur la qualité de vie : les personnes touchées évitent certains aliments comme la viande, le pain, les crudités et n’osent souvent plus aller au restaurant. Son incidence et sa prévalence sont en augmentation depuis 30 ans : elle touche aujourd’hui environ 1 personne sur 1'000 en Suisse et dans le monde.

Les traitements classiques – médicaments contre l’acidité inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), cortisone locale, régimes alimentaires stricts, dilatations de l’œsophage – peuvent soulager les symptômes et réduire l’inflammation, mais n’agissent pas sur la cause de la maladie, d’où un besoin de thérapies ciblées.

Une étude, menée par le Dr Alain Schoepfer, médecin chef responsable de la consultation ambulatoire au Service de gastro-entérologie et hépatologie du CHUV et professeur associé à la FBM, en collaboration avec la Clinical trials unit, le Service de pharmacie et le Centre d’endoscopie du CHUV, a évalué l’efficacité d’un traitement par anticorps monoclonal, le cendakimab, qui cible directement une substance clé de l’inflammation appelée IL-13.

Les résultats, publiés dans le New England Journal of Medicine Evidence, montrent une diminution significative des symptômes, de l’inflammation microscopique et de l’atteinte endoscopique des patients traités comparé aux patients sous placebo.

Résultats de l’étude

Cette étude randomisée de phase 3 a été menée chez 430 patients âgés de 12 à 75 ans, recevant soit le cendakimab soit un placebo.

Après 24 semaines, le cendakimab a permis de réduire nettement les difficultés à avaler, de diminuer l’inflammation dans l’œsophage et d’améliorer l’aspect des lésions vues à l’endoscopie. Les effets secondaires étaient globalement bien tolérés.

Cette étude confirme l’intérêt de cibler les voies inflammatoires de type 2 dans l’œsophagite à éosinophiles et apporte des données solides sur la prise en charge de cette maladie chronique, notamment pour les personnes qui ne répondent pas au traitement par cortisone.

 

 Dernière mise à jour le 03/10/2025 à 12:10