Une étude évalue le cendakimab sur l’œsophagite à éosinophiles
L’œsophagite à éosinophiles (EoE) est une maladie inflammatoire chronique de type 2 qui rend la déglutition difficile et douloureuse. Elle est due à une inflammation spécifique de la muqueuse de l’œsophage provoquée par certaines cellules du système immunitaire, en particulier les granulocytes éosinophiles. Elle entraîne un impact négatif majeur sur la qualité de vie : les personnes touchées évitent certains aliments comme la viande, le pain, les crudités et n’osent souvent plus aller au restaurant. Son incidence et sa prévalence sont en augmentation depuis 30 ans : elle touche aujourd’hui environ 1 personne sur 1'000 en Suisse et dans le monde.
Les traitements classiques – médicaments contre l’acidité inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), cortisone locale, régimes alimentaires stricts, dilatations de l’œsophage – peuvent soulager les symptômes et réduire l’inflammation, mais n’agissent pas sur la cause de la maladie, d’où un besoin de thérapies ciblées.
Une étude, menée par le Dr Alain Schoepfer, médecin chef responsable de la consultation ambulatoire au Service de gastro-entérologie et hépatologie du CHUV et professeur associé à la FBM, en collaboration avec la Clinical trials unit, le Service de pharmacie et le Centre d’endoscopie du CHUV, a évalué l’efficacité d’un traitement par anticorps monoclonal, le cendakimab, qui cible directement une substance clé de l’inflammation appelée IL-13.
Les résultats, publiés dans le New England Journal of Medicine Evidence, montrent une diminution significative des symptômes, de l’inflammation microscopique et de l’atteinte endoscopique des patients traités comparé aux patients sous placebo.
Résultats de l’étude
Cette étude randomisée de phase 3 a été menée chez 430 patients âgés de 12 à 75 ans, recevant soit le cendakimab soit un placebo.
Après 24 semaines, le cendakimab a permis de réduire nettement les difficultés à avaler, de diminuer l’inflammation dans l’œsophage et d’améliorer l’aspect des lésions vues à l’endoscopie. Les effets secondaires étaient globalement bien tolérés.
Cette étude confirme l’intérêt de cibler les voies inflammatoires de type 2 dans l’œsophagite à éosinophiles et apporte des données solides sur la prise en charge de cette maladie chronique, notamment pour les personnes qui ne répondent pas au traitement par cortisone.
- Lien vers l’article paru dans NJEM Evidence: Cendakimab in Adults and Adolescents with Eosinophilic Esophagitis | NEJM Evidence
- Soirée d’information sur l’œsophagite à éosinophiles pour les patients et proches : mardi 7 octobre, 18h, auditoire Mayor, CHUV
Infos et inscription