Médecin cheffe de clinique au sein de notre unité de neuroradiologie, la Dre Bianca Mazini est sur le point d'achever une spécialisation à l’Université de Melbourne, dans le domaine de la recherche en neurosciences. Après bientôt un an passé en Australie, nous l’avons contactée pour dresser un bilan de cette expérience, au détour d’une interview en trois questions.
Dre Bianca Mazini, qu’est-ce qui vous a poussée à poursuivre votre formation dans cette université en particulier ?
Mon objectif était d'approfondir mes travaux sur la maladie des petits vaisseaux cérébraux, tout en perfectionnant mes compétences méthodologiques en recherche. Le Systems Lab de l’Université de Melbourne représentait pour moi un choix idéal, en raison de son expertise de pointe en neurosciences. Il est en effet codirigé par le Pr Andrew Zalesky, un spécialiste mondialement reconnu dans ce domaine. De plus, la coopération étroite entre son laboratoire et la UK Biobank m’offrait l’accès à une vaste base de données, essentielle à l’avancement de mes travaux. Ma venue à l’Université de Melbourne a aussi été facilitée par les liens scientifiques déjà établis entre notre Service et le groupe Systems Lab, grâce à une précédente collaboration entre le Pr Patric Hagmann et le Pr Andrew Zalesky sur des projets de recherche.
« Cette expérience a enrichi ma vision de la recherche et aura un impact bénéfique sur mes activités académiques et cliniques »
Comment avez-vous vécu ce passage d’une activité clinique quotidienne à une activité entièrement dédiée à la recherche ?
J’ai trouvé cela très stimulant. J’ai eu la chance d'évoluer au sein d'une équipe multidisciplinaire, réunissant notamment des chercheurs issus de divers horizons. Ces échanges enrichissants, nourris par la diversité des approches et des perspectives, ont été particulièrement bénéfiques pour faire avancer mes travaux. À ce propos, j’ai pu présenter les résultats de mes recherches à la fin du mois de juin, lors du congrès annuel de l’Organization for Human Brain Mapping (OHBM), qui s’est tenu à Brisbane. En nous basant sur les données cliniques et imageries cérébrales de plus de 16’000 individus issus de la UK Biobank, nous avons pu déterminer que les lésions de la substance blanche (WMH) semblent contribuer à la perturbation des réseaux structuraux du cerveau. Ces perturbations pourraient ainsi expliquer les effets cliniques variés observés dans les maladies des petits vaisseaux et la démence. Une publication détaillant ces résultats est en cours de préparation.
À la veille de votre retour au CHUV, quel bilan tirez-vous de cette année de formation ?
Que du positif. Cette année dédiée à la recherche m’a permis d’acquérir de solides compétences méthodologiques tout en renforçant ma capacité à collaborer avec des professionnels issus d’horizons très variés. Cette expérience a véritablement enrichi ma vision de la recherche et aura un impact bénéfique sur mes activités académiques et cliniques à venir.
Merci Dre Bianca Mazini pour cet entretien. Nous vous souhaitons une excellente fin de formation à Melbourne et nous nous réjouissons de vous retrouver très bientôt au sein du Service.