Médecin chef de clinique au Service de radiologie du CHUV, le Dr Salim Zenkhri effectue actuellement une spécialisation au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), dans le domaine de l’imagerie musculosquelettique. Après bientôt un an passé au Québec, nous l’avons contacté pour dresser le bilan de cette expérience dans une interview en trois questions.
Dr Salim Zenkhri, qu’est-ce qui vous a poussé à effectuer votre spécialisation dans cet établissement en particulier ?
J’ai choisi cet établissement pour son environnement académique nord-américain à haut volume, qui force à gagner en rapidité et en précision, tout en offrant une exposition exceptionnelle à une grande variété de pathologies en imagerie musculosquelettique. Mon objectif était d’y affiner mes compétences diagnostiques, notamment en échographie et de perfectionner ma pratique des gestes interventionnels sous guidage fluoroscopique. Je souhaitais également me confronter à un nouveau système de santé, découvrir une autre culture médicale et élargir ma vision de la radiologie.
Le CHUM, au cœur de Montréal, représentait une destination idéale, car il s’agit d’une institution moderne et ouverte à l’innovation, notamment grâce au CRCHUM (ndlr. Centre de recherche du CHUM), qui me permet d’élargir mes compétences en recherche fondamentale. En somme, c’était l’occasion rêvée d’allier activité clinique, recherche et ouverture culturelle.
« Je voulais découvrir une autre culture médicale et élargir ma vision de la radiologie. »
Quelles principales différences avez-vous constatées par rapport au CHUV ?
Comparer ces deux institutions, c’est comme contempler un même paysage peint par deux artistes : le sujet est identique, mais la palette de couleurs et les traits choisis changent la perception. Avec un accueil de 500 000 patients par an, le CHUM se distingue par un volume d’activité considérable qui impose une organisation spécifique, pensée pour optimiser à la fois le flux des patients et l’interprétation des examens.
Dans un contexte où l’accès à l’IRM est plus limité, la radiographie est systématique en première intention, tandis que l’échographie est souvent utilisée de façon pragmatique pour orienter la suite des investigations. Cette complémentarité met en valeur ces deux modalités. La réalisation de gestes interventionnels écho- et fluoroscopie-guidés par l’équipe de radiologie musculosquelettique tels que les cimentoplasties vertébrales/pelviennes et cryo-ablation, associée à la proximité et à la disponibilité des cliniciens, favorise une approche à la fois biomécanique et thérapeutique des pathologies. Cette dynamique interdisciplinaire enrichit directement la pertinence et la profondeur de l’interprétation radiologique.
Quel premier bilan tirez-vous de cette expérience ?
Après ma solide formation au CHUV, cette expérience m’offre l’opportunité de mettre en valeur l’ensemble des connaissances acquises au fil de mon parcours, tout en poursuivant mon apprentissage aux côtés de radiologues expérimentés. Sur le plan clinique, cela me permet de me confronter à des cas complexes et d'apprendre à évoluer dans un système de santé aux ressources et aux codes différents.
« Travailler dans un environnement à fort volume d’activité m’a amené à renforcer mes capacités d’adaptation. »
Sur le plan académique, le CRCHUM m’a ouvert les portes de la recherche fondamentale appliquée à l’imagerie quantitative. Travailler dans un environnement à fort volume d’activité m’a amené à renforcer mes capacités d’adaptation, à prioriser efficacement et à développer un sens accru de la pédagogie auprès des internes et des cliniciens. Ces compétences sont directement utiles pour prendre davantage de responsabilités, de supervision et de coordination à l’avenir. Cette expérience est un véritable enrichissement, à la fois professionnel et humain.
Merci au Dr Salim Zenkhri pour cet entretien. Nous lui souhaitons une excellente suite de fellowship et nous nous réjouissons de le retrouver prochainement au CHUV.