Le Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle accueille régulièrement des médecins assistant-e-s venu-e-s de l’étranger pour parfaire leur formation en Suisse. C'est le cas du Dr Alexandre Giroux-Boisvert qui a récemment quitté son Québec natal pour un fellowship d’une année au sein de notre Unité d’imagerie ostéo-articulaire diagnostique et interventionnelle. Rencontre.
Dr Alexandre Giroux-Boisvert, pouvez-vous nous présenter brièvement votre parcours professionnel ?
J’ai entamé mes études de médecine en 2013 à l’Université Laval de Québec. Après l’obtention de mon doctorat cinq ans plus tard, j’ai choisi de me spécialiser en radiologie en suivant une formation médicale postdoctorale au Centre hospitalier universitaire de Québec. Au terme de cette formation, en juillet dernier, j’ai souhaité réaliser une année de surspécialisation dans le domaine de la radiologie ostéoarticulaire par l’intermédiaire d’un fellowship, d’où mon arrivée au CHUV en fin d'année passée.
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous spécialiser en radiologie ?
J'ai choisi la radiologie après avoir exploré différentes spécialités lors de mon parcours traditionnel en médecine. Initialement attiré par la médecine interne pour son défi diagnostique, j'ai réalisé lors de mes rotations que ce n'était pas ce à quoi je m'attendais. Après avoir également exploré la chirurgie, je me suis orienté vers la radiologie. Ce domaine m'a séduit par son aspect diagnostique approfondi et la diversité des gestes techniques qu'il offre, allant des plus simples aux plus complexes. En choisissant la radiologie ostéoarticulaire, j'ai pu allier ma passion pour le sport et mon intérêt pour la compréhension des blessures musculosquelettiques, cela me correspondait parfaitement.
« J'aime la radiologie pour son aspect diagnostique poussé et la diversité des gestes qu'elle permet de pratiquer. »
Pourquoi avoir choisi de poursuivre votre formation à l’étranger et pourquoi le CHUV ?
Pour travailler dans les grands hôpitaux au Canada, un fellowship supplémentaire dans un domaine spécifique est requis. Comme expliqué, mon intérêt s’est porté vers la radiologie ostéoarticulaire. Habituellement, cette spécialisation se fait à l'étranger, souvent au Canada ou aux Etats-Unis. L’idée de la Suisse et du CHUV est venue de l’un de mes superviseurs, le Dr André Lamarre. Il a exercé au CHUV par le passé en radiologie interventionnelle et il est resté en contact depuis avec le Pr Alban Denys. Il propose d’ailleurs régulièrement des candidat-e-s du Québec pour des fellowships au CHUV. L’opportunité de découvrir le fonctionnement des hôpitaux européens m’a séduite, et d’autant plus au CHUV qui bénéficie d’une renommée internationale. C'était également l'occasion de partager ce projet professionnel avec mon amie qui est hygiéniste dentaire, une profession bénéficiant d'une mobilité facilitée en Suisse.
Comment s’est passée votre arrivée en Suisse et votre intégration dans le Service ?
L'arrivée en Suisse a été marquée par les formalités administratives habituelles, rapidement réglées. Au niveau du Service, après un accueil officiel, je me suis senti très vite intégré dans l’équipe. Le contact avec les autres médecins assistant-e-s et les chef-f-es de clinique s’est fait naturellement et a été favorisé par des échanges informels autour d’un café ou durant la pause de midi. Pour ce qui est de mon arrivée dans l’Unité d’imagerie ostéoarticulaire, j’ai eu la chance de découvrir des collègues avec qui j’avais beaucoup d’affinités, en particulier dans le domaine du sport. Ce sont aussi des personnes qui ont une riche expérience, notamment acquise à l’étranger, ce qui donne une dynamique de travail très stimulante et internationale. Les médecins cadres de l’unité, le Pr Patrick Omoumi et le Dr Fabio Becce, sont aussi très accessibles et aidants, ce qui est appréciable et motivant pour toute l’équipe. Ce sont des modèles de réussite.
Quelles sont les principales différences que vous avez constatées entre le Québec et la Suisse, à la fois au niveau professionnel et dans la vie de tous les jours ?
Par rapport à ce que j’ai connu au Canada, un hôpital de l'envergure du CHUV a clairement plus de moyens, que ce soit au niveau de la taille du personnel et de la qualité des installations. Ce sont des conditions idéales pour apprendre et pratiquer. De même, nous avons ici une grande concentration de spécialités, alors qu’elles sont davantage réparties sur plusieurs lieux de soin au Québec. J’ai aussi l’impression que le rythme des examens est beaucoup plus soutenu au Québec. De ce fait, il y a moins de temps pour l’enseignement et on y a fait beaucoup d’auto-apprentissage. Ce qui n’est pas mauvais en soi, mais cela ne remplace pas l’expérience pratique acquise auprès de spécialistes expérimentés du domaine. Au CHUV, je trouve que nous avons plus de temps et de moyens pour bien faire les choses.
Dans la vie des tous les jours, j’ai d’abord été surpris de constater que tout est fermé le dimanche (rires). J’ai donc vite pris l’habitude de planifier certaines choses en conséquence. Sinon, j’ai été impressionné de l’offre en matière de transports publics. Au Québec, la voiture est obligatoire, tandis qu’ici je peux facilement faire sans. Je peux prendre le train à peu près n’importe où et je profite des trajets pour étudier. Sinon, j’apprécie cette proximité avec les montagnes et l’accès privilégié aux sports en plein air, comme le ski et le VTT que je pratique régulièrement.
« Mon objectfif est d’acquérir un maximum de connaissances et de pratique dans le domaine de la radiologie articulaire au CHUV. »
Par rapport au Québec, qu’est-ce qui vous manque le plus ?
Bien évidemment, être loin de la famille peut parfois peser. Cependant, le fait que mon amie ait pu m’accompagner facilite grandement notre adaptation et notre intégration à tous les deux.
Quels sont vos plans pour la suite de votre carrière ?
Mon objectif est d’acquérir un maximum de connaissances et de pratique dans le domaine de la radiologie articulaire au CHUV durant cette année de fellowship. Je prévois ensuite de retourner au Canada afin de pratiquer dans un centre hospitalier universitaire, à la fois en radiologie générale, mais également dans les domaines de l’IRM et l’échographie ostéoarticulaires. Mon ambition est d'améliorer les soins dans ces domaines en offrant une écoute attentive aux patients, en réduisant les délais de diagnostic et en proposant des traitements adaptés plus rapidement. C’est ce que j’envisage actuellement, nous verrons bien ce que l’avenir me réserve.
Merci Dr Alexandre Giroux-Boisvert pour cet entretien et tous nos vœux de réussite pour la suite de votre formation au CHUV.
Propos recueillis par Franco Genovese
Photos: CHUV/Franco Genovese, DR