Quand le jeu devient problématique

La plupart des personnes qui jouent aux jeux de hasard et d'argent le font de façon occasionnelle. Un certain nombre d'entre elles peuvent toutefois perdre la maîtrise de leur comportement, pendant une brève ou une longue période, en jouant de manière excessive et développer des comportements de jeu problématiques avec différents degrés de sévérité.

Les différents types de personnes qui jouent

  • Jeu récréatif

    La majorité de la population n’est pas concernée par des comportements de jeu problématiques. Soit qu’elle ne joue pas, soit qu’elle joue pour s'amuser. Le fait de jouer de manière récréative ne pose pas de problèmes particuliers. En effet, le jeu est perçu comme un divertissement occasionnel. Les personnes le pratiquant ne mettent pas en danger leurs finances et acceptent de perdre de l’argent sans le rejouer pour tenter de récupérer leurs mises.

  • Jeu problématique

    On parle de comportement de jeu problématique lorsque le comportement de jeu entraîne des conséquences négatives. Ces conséquences peuvent être d’ordre financier, familial, professionnel, social et/ou psychologique. Le comportement de jeu problématique se caractérise notamment par une augmentation de l’argent utilisé pour le jeu. La personne qui joue a tendance à miser des sommes plus importantes de manière plus régulière. Selon diverses études, environ 2% de la population adulte suisse a été confrontée à un comportement de jeu problématique dans le courant de sa vie.

  • Jeu pathologique

    Un comportement de jeu pathologique se rapporte à des difficultés plus sévères. A ce stade, jouer devient une préoccupation envahissante qui impacte notablement les relations familiales, professionnelles et sociales. Il n’est pas rare que des troubles émotionnels, tels que la dépression ou des troubles anxieux, se développent. Dans les situations les plus sévère, un sentiment d'impasse existentielle et des idées suicidaire peuvent apparaitre. Les personnes souffrant d'un comportement de jeu pathologique empruntent fréquemment de l’argent pour continuer à jouer ou pour rembourser les dettes contractées en jouant. C’est environ 1% de la population adulte suisse qui est ou a été affectée par un comportement de jeu pathologique.

  • Jeu excessif

    Un comportement de jeu excessif englobe à la fois les comportements de jeu problématiques et pathologiques.

Les prédispositions

Il n’y a pas de profil-type pour une personne qui joue de manière excessive. Ce comportement peut toucher tous les âges et toutes les catégories sociales de la population. Toutefois, les statistiques indiquent que ce type de comportement se manifesterait plus fréquemment chez des personnes de sexe masculin, jeunes, avec un statut socio-économique modeste, séparées ou divorcées et présentant des traits impulsifs.

Par ailleurs, pour une personne donnée, certains facteurs apparaissent statistiquement associés à l’apparition d’un comportement de jeu problématique:

  • Avoir une accessibilité croissante au jeu
  • Avoir grandi avec le jeu (exemples de la famille ou des proches)
  • Avoir commencé à jouer jeune
  • Avoir gagné un lot élevé lors des premiers épisodes de jeu
  • Avoir une confiance erronée dans la chance de gagner (fausses croyances)
  • Jouer pour échapper à la solitude, à l'ennui ou à la détresse
  • Avoir des problèmes financiers
  • Vivre une situation difficile comme une perte ou du stress
  • Jouer pour affronter des problèmes de santé ou une douleur physique
  • Avoir des consommations d'alcool ou de drogue problématiques
  • Avoir des problèmes de santé émotionnelle

Quelles sont les conséquences?

Un comportement de jeu excessif entraîne toujours des conséquences négatives. Celles-ci varient selon le degré de sévérité du comportement problématique et la situation de chacun·e.

  • Financières et familiales

    Les conséquences financières semblent les plus évidentes. Elles peuvent inclure des pertes d’argent impactant le budget disponible, le non-paiement de factures et la constitution de dettes. Ces conséquences financières touchent la personne elle-même mais aussi, souvent, son entourage. Les conséquences familiales peuvent donc également être importantes. Il n'est pas rare que le comportement de jeu excessif d'une personne entraine des conflits conjugaux ou familiaux, qui se traduisent par des mensonges et des non-dits, des problèmes de communication, des absences, parfois de la violence. Dans certains cas, il va en résulter une séparation ou un divorce.

  • Professionnelles et judiciaires

    Un comportement de jeu excessif peut également avoir un impact négatif sur la vie professionnelle (absentéisme, manque de concentration, etc.), au point de parfois la mettre en péril. Bien que cela ne soit pas systématique, certaines personnes vont recourir à des activités illégales (vols, fraudes, escroqueries, etc.) pour financer leur pratique de jeu ou tenter de se sortie de situations financières difficiles. Cela peut déboucher sur des poursuites pénales.

  • Emotionnelles

    La détresse émotionnelle ressentie par les personnes présentant un comportement de jeu excessif est souvent importante. Le trouble est fréquemment associé à des symptômes dépressifs et anxieux, ainsi qu'à des idées suicidaires, dans les situations les plus sévères.

 Dernière mise à jour le 10/05/2023 à 14:20