Etude - Identifier des biomarqueurs du delirium aux soins intensifs
Le delirium est un évènement fréquent associé à des complications à court et à long terme chez les patients hospitalisés aux soins intensifs. Les mécanismes immunologiques du delirium restent mal compris. Dans une étude publiée dans Intensive Care Medicine Experimental, une équipe multidisciplinaire du CHUV (Service de Neurologie, Service des soins intensifs adultes, Service d'immunologie et allergie) a analysé la réponse immunitaire de 62 patients ayant présenté une atteinte pulmonaire sévère (Syndrome de Détresse Respiratoire Aigüe) sur pneumonie à COVID-19 , afin d’identifier des marqueurs prédictifs du delirium.
À l’aide d’un profilage immunitaire détaillé (cytokines, chimiokines, CyTOF), les chercheurs montrent que les patients développant un delirium présentent une signature inflammatoire spécifique caractérisée par l’élévation de CXCL1, CCL11, CXCL13, HGF et VEGF-A, ainsi qu’une diminution d’IL-1α, IL-21 et IL-22. De plus, des modifications dans les cellules immunitaires, notamment de certaines population lymphocytaires B, étaient également associés au delirium.
En combinant ces données à des approches de machine learning avec l'aide de données synthétiques, l’équipe a construit un modèle prédictif sur la base de 12 marqueurs. Cela pourrait permettre de mieux identifier les patients à risque pour adapter précocement la prise en charge et prévenir les séquelles cognitives.
Cette étude ouvre la voie à des biomarqueurs cliniquement exploitables pour le delirium aux soins intensifs.
