Thèse en cours sous la direction d'Aude Fauvel, IHM-Unil.
L’hystérectomie, qui est l’ablation chirurgicale de l’utérus, est l’une des interventions électives les plus courantes dans le monde. Elle peut être un traitement indiqué pour les personnes atteintes d’un cancer de l’utérus, du col de l’utérus ou des ovaires, ou qui ont des saignements vaginaux incontrôlés, des fibromes utérins ou une adénomyose.
Cette thèse cherche à questionner les pratiques de l’hystérectomie concernant les fibromes utérins spécifiquement. Ceux-ci sont très fréquents et concernent jusqu’à 70% des femmes de 50 ans. Dans un tiers des cas, les fibromes peuvent provoquer des symptômes et impacter la qualité de vie. Actuellement, il existe des alternatives médicales, chirurgicales et radiologiques pour traiter les fibromes utérins et ainsi améliorer la qualité de vie, sans retirer l’utérus. De plus, selon les recommandations de smartermedicine, les « myomes asymptomatiques ne nécessitent aucun traitement, le risque de dégénérescence maligne étant extrêmement faible et, en l’absence de symptômes, les femmes n’ont pas à subir d’hystérectomie. » Toutefois, la Suisse présente l’un des plus hauts taux d’hystérectomie des pays de l’OCDE, et son taux a comparativement moins baissé depuis le début des années 2000.
La facilité avec laquelle l’utérus, un organe sain, est retiré pour des conditions bénignes, interroge. Existe-il un frein au changement au sein des services ou chez les gynécologues, un biais de genre, ou un cloisonnement des spécialisations qui freine le développement et l’apprentissage des techniques alternatives ? Dans ce contexte, cette recherche vise à comprendre pour quelles raisons le taux d’hystérectomie reste élevé en Suisse.