Thèse achevée avec Jürgen Maurer, HEC-UNIL et Ralf J. Jox, IHM
Résumé:
L'approche des soins de santé a évolué d’un modèle paternalistique vers un autre centré sur le patient, mettant en avant l'importance de la prise de décision individuelle, notamment face aux défis de fin de vie qui sont accentués par le vieillissement de la population et les avancées technologiques médicales. Ce changement souligne l’importance d'explorer les compétences en santé des individus leur permettant de prendre des décisions complexes. Malgré son importance, la recherche sur les compétences en matière de soins de fin de vie est limitée. Des études récentes, en particulier en Suisse, suggèrent que de nombreux adultes âgés n'ont pas une compréhension claire des options de soins de santé en fin de vie qu’eux-mêmes ou leurs proches pourraient devoir choisir. Cette thèse de doctorat présente une synthèse complète des recherches récentes sur les compétences en matière de soins de fin de vie chez les adultes âgés en Suisse, utilisant les données de l'Enquête sur la Santé, le Vieillissement et la Retraite en Europe (SHARE). Elle vise également à introduire et valider un nouvel instrument conçu pour mesurer les compétences subjectives des individus en matière de soins de fin de vie (S-EOL-HLS). Les résultats présentés dans cette thèse de doctorat montrent qu'en Suisse, environ un adulte âgé sur trois présente un faible niveau de compétence en santé et rencontre des difficultés à gérer les questions liées à la santé. Les sous-groupes de la population risquant d'avoir des niveaux plus faibles varient en fonction de facteurs importants tels que le sexe, l'éducation, les difficultés financières et l'état de santé auto-évalué. Par ailleurs, d'importantes incompréhensions subsistent concernant diverses situations médicales de fin de vie, beaucoup surestimant ou sous-estimant l'efficacité de certains traitements. Des facteurs comme le sexe, les difficultés financières, l'âge et les différences linguistiques étaient également associés à l'inexactitude de ces perceptions. Par exemple, seulement 9,3% connaissaient les chances de survie après une réanimation cardiopulmonaire pratiquée sur une personne de 70 ans hors d'un hôpital, les personnes connaissant les chances de survie étant nettement plus enclins à préférer ne pas être réanimés. La nouvelle échelle, S-EOL-HLS, semble mesurer efficacement les compétences en matière de soins de fin de vie chez les adultes âgés, avec des scores plus élevés associés à une meilleure connaissance des situations médicales de fin de vie et à un engagement plus proactif dans la planification anticipée des soins. En conclusion, les études mises en évidence soulignent la nécessité pour la Suisse de créer de nouvelles politiques de santé publique visant à renforcer les compétences en matière de soins de fin de vie des personnes âgées afin de leur permettre de faire des choix plus éclairés, ce qui pourrait conduire à une amélioration de la qualité des soins de santé en fin de vie pour les individus, leurs proches et les prestataires de soins.
Présentation PDF de soutenance de thèse