Chimioembolisation hépatique

De quoi s'agit-il?

Sous le terme de chimioembolisation hépatique, on regroupe habituellement les interventions qui ont pour but d’administrer sous contrôle radiologique et de façon ciblée une chimiothérapie et de boucher les vaisseaux sanguins qui nourrissent une lésion du foie.

La nature des lésions embolisées est très variable : il peut s’agir de cancer primitif du foie (hépatocarcinome) ou de certains types de métastases. Le but de la chimioembolisation est de retarder la progression de la maladie et de soulager le patient. Dans certaines circonstances, pour des raisons techniques et de sécurité, les chimioembolisations se font en plusieurs étapes, habituellement espacées de quelques semaines ou quelques mois.

Chaque maladie est particulière et vous ne devez pas vous comparer à des membres de votre entourage ayant bénéficié d’une chimioembolisation ou à des patients actuellement hospitalisés pour ce traitement.

Le geste sera effectué par radioguidage (télévision). Cette technique permet de choisir le bon point d’entrée de l’aiguille et de suivre son trajet afin d’administrer la chimiothérapie directement à la lésion visée.

Comment se déroule l'examen ?

Une chimioembolisation est réalisée par une équipe médicale formée à cette technique. Il s’agit d’une technique identique à celle de l’angiographie (ou artériographie) qui a été utilisée pour le diagnostic.

Après une piqûre (ou "ponction") faite au niveau d’une artère (le plus souvent l’artère fémorale) au pli de l'aine, un cathéter (petit tuyau en plastique) est introduit dans les vaisseaux.

Le cathéter est ensuite dirigé dans les vaisseaux par le médecin-opérateur, sous contrôle radiologique, à l'aide d'un écran de télévision.

Ce cathéter sert à injecter la chimiothérapie qui est contenue dans des petites billes ou dans un liquide huileux directement dans le ou les vaisseaux qui nourrissent la lésion à traiter.

En plus de l’équipe radiologique qui réalisera la chimioembolisation, un médecin anesthésiste-réanimateur vous prendra en charge. Ce médecin vous expliquera le choix de la méthode d’anesthésie utilisée.

Quels sont les risques?

Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complication. Les bénéfices attendus de la chimioembolisation sont largement supérieurs aux risques que celle-ci fait courir.

Même si cela est rare, et bien que cette technique soit réalisée dans des services spécialisés, une chimioembolisation peut être suivie de complications :

  • Localement, au niveau du point de ponction, il peut se produire un hématome qui se résorbera en deux à trois semaines. Tout à fait exceptionnellement, des lésions de l'artère peuvent nécessiter un traitement complémentaire.
  • Sur un plan général, les risques sont dus à l'injection du produit iodé. L’injection peut entraîner une réaction d’intolérance au produit iodé. Ces réactions sont plus fréquentes chez les patients ayant déjà eu une injection mal tolérée d’un des ces produits ou ayant des antécédents allergiques. Elles sont généralement transitoires et sans gravité. Elles peuvent être plus sévères et se traduire par des troubles cardio-respiratoires et nécessiter un traitement. Les complications réellement graves sont rarissimes. Des accidents rénaux, également liés au produit iodé, sont notamment possibles chez certains patients atteints de maladies fragilisant le rein (insuffisance rénale chronique, diabète, myélome, etc.).


Des modalités particulières sont observées pour les patients qui ont présenté auparavant de graves manifestations allergiques et pour ceux qui ont une fragilisation rénale. Ces patients doivent se signaler au moment de la prise du rendez-vous. De plus, les diabétiques prenant des biguanides (Glucophage®, Metformin®, Metfin®) doivent également le signaler car ce traitement doit être interrompu durant quelques jours.

Le cheminement du cathéter dans les artères peut entraîner l'occlusion de celles-ci ou une occlusion à distance par l'intermédiaire d'une embolie (formation d’un caillot sanguin - déplacement d’une plaque d'athérosclérose...). Ces accidents sont très rares et tout est fait pour les éviter. S’ils surviennent, un traitement d'urgence, habituellement médical, est le plus souvent indiqué. Le risque de mort est exceptionnel.

C’est au cours de la consultation préalable à la chimioembolisation ou de l’hospitalisation préopératoire, que les informations concernant ces complications et leur fréquence vous seront données.

Les chimioembolisations peuvent être associées à une intervention chirurgicale ou à un traitement par rayons (radiothérapie). Les indications de ces traitements peuvent évoluer en fonction des résultats obtenus.

Après l'examen?

Le cathéter est retiré de l’artère et celle-ci est comprimée. Dans certains cas, en raison du traitement anticoagulant donné au cours de la chimioembolisation, le matériel permettant le passage dans l’artère (introducteur) n’est retiré qu’après un ou deux jours.

Une chimioembolisation est toujours effectuée à l'occasion d'une hospitalisation, en général brève dont la durée, relative à votre état de santé, vous sera précisée par le médecin radiologue.

Dans les heures qui suivent la chimioembolisation, vous resterez quelques heures dans la salle de réveil afin d’assurer la surveillance avec le maximum de sécurité. Les membres de l'équipe médicale diront à quel moment il est possible de boire et manger et pendant combien de temps il faut rester allongé.

La chimioembolisation hépatique s’accompagne dans environ 50% des cas d’un syndrome post-embolisation qui comprend des douleurs abdominales, nausées, vomissement et élévation de la température. Ce syndrome peut aisément être traité par des médicaments

Après l’intervention le radiologue interventionniste vous expliquera comment s’est déroulée la procédure. Le résultat du traitement ne pourra cependant être apprécié qu’un mois plus tard lors d’un contrôle par scanner ou IRM.

Afin d'éviter le risque d'hématome à l'endroit de la ponction artérielle, il vous est demandé de rester allongé pendant plusieurs heures sans plier la cuisse du côté où la piqûre a été faite.

Si une ponction a été faite au pli du coude, il ne faut pas utiliser ce bras pendant plusieurs heures (en particulier pour la toilette).

 Dernière mise à jour le 21/02/2018 à 10:36