Agressions sexuelles: une campagne VD/GE/VS suite à une étude CHUV/HUG

Published by Latorre Florence on 15.05.2025
Entre 2018 et 2021, le CHUV et les HUG ont réalisé une étude sur les constats d’agressions sexuelles. Cette recherche est à l’origine de la campagne de sensibilisation intercantonale lancée par les cantons de Genève, Vaud et Valais.

Une étude des HUG et du CHUV à l’origine d’une campagne de sensibilisation sur les agressions sexuelles

Entre 2018 et 2021, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) ont réalisé une étude sur les constats d’agressions sexuelles (lire encadré). Cette recherche est à l’origine de la campagne intercantonale lancée aujourd'hui par les cantons de Genève, Vaud et Valais. L’objectif de cette campagne est de sensibiliser et d’informer le public sur les dispositifs de prise en charge médicale des victimes d’agression sexuelle dans les hôpitaux publics des trois cantons. Des structures spécialisées dont font partie les services d’urgences gynéco-obstétricales, adultes et pédiatriques du CHUV.

Les urgences des hôpitaux d’intérêt publics de Vaud, Genève et Valais offrent, 24h/24 et 7j/7, une prise en charge spécialisée des victimes, avec une équipe composée d'une ou médecin spécialiste et d'une ou un médecin légiste. L'objectif est d’assurer une prise en charge complète, incluant les soins urgents et un constat médico-légal, ce qui permet aux victimes de ne pas répéter leur récit. En 2024, 436 constats médico-légaux ont été réalisés dans ces trois cantons, offrant aux victimes la possibilité, si elles le souhaitent, de porter plainte et de préserver les preuves médico-légales pour une éventuelle procédure judiciaire.

La campagne a aussi pour but de présenter ces services spécialisés, de déconstruire les préjugés et fausses croyances sur les agressions sexuelles et d'encourager les victimes à solliciter de l'aide. Un aspect essentiel de cette campagne est d'assurer une accessibilité pour toutes les victimes, y compris les personnes allophones et celles de toutes identités de genre et orientations sexuelles. Elle s'efforce également de prévenir les conséquences psychiques et physiques des agressions sexuelles.

Financée par les trois cantons et déployée sur trois ans jusqu'en 2027, la campagne met en lumière les contextes dans lesquels surviennent la majorité des agressions sexuelles : dans des lieux festifs, par des personnes connues ou au moment de faire connaissance, notamment via des applications de rencontre. Les messages clés de la campagne, tels que « Même si les détails sont flous », « Même si ça s’est passé dans ton lit », ou « Même si vous vous connaissez », rappellent aux victimes qu’elles peuvent recevoir de l’aide.

La campagne a été dévoilée à l’Hôpital de Rennaz par Rebecca Ruiz, cheffe du Département de la santé et de l’action sociale du canton de Vaud, Pierre Maudet, chef du Département de la santé et des mobilités du canton de Genève et Mathias Reynard, chef du Département de la santé, des affaire sociales et de la culture du canton du Valais. Le Pr Tony Fracasso, médecin responsable de l’Unité romande de médecine forensique et la Pre Jasmine Abdulcadir, médecin responsable des Urgences gynéco-obstétricale des HUG, étaient également présents. Tous deux avaient mené l’étude sur les constats d’agressions sexuelles ayant abouti à la campagne présentée ce jour.   

La campagne comprend différents supports de communication :  des flyers et affiches en plusieurs langues (français, allemand, anglais, espagnol), des vidéos partagées sur les réseaux sociaux et un site internet (www.agression-sexuelle-urgences.ch) disponible dans 9 langues, indiquant le service d'urgences le plus proche dans les trois cantons.

Une analyse rétrospective sur trois ans

L’étude sur les constats d’agressions sexuelles a été menée par les services d’urgences gynéco-obstétricales des HUG et du CHUV, en collaboration avec le Centre universitaire romand de médecine légale Lausanne-Genève. Il s’agit d’une analyse rétrospective fondée sur les données recueillies entre 2018 et 2021 dans les deux établissements hospitaliers. Au total, 740 constats d’agressions sexuelles impliquant des victimes âgées de 14 ans et plus ont été examinés. Cette recherche a apporté un éclairage précieux sur le contexte de ces violences ainsi que sur les profils des victimes, contribuant ainsi à une meilleure compréhension et prise en charge de ces situations.

 Last updated on 16/05/2025 at 10:10