Le Dr Karim Abdelhamid distingué par l’IASLC Academy lors du WCLC 2025
Lors du World Conference on Lung Cancer (WCLC) 2025, qui s’est tenu début septembre à Barcelone, le Dr Karim Abdelhamid, chef de clinique au sein du Service d’oncologie médicale et chercheur au laboratoire Homicsko de l’AGORA Cancer Research Center, a reçu un IASLC Academy Award.
Retenu parmi des milliers de candidatures, il a fait partie des 40 jeunes médecins en oncologie thoracique sélectionnés dans le monde pour participer à l’IASLC Academy, un programme de mentorat et de formation destiné à préparer la prochaine génération de leaders académiques porté par l’IASLC (International Association for the Study of Lung Cancer).
Au fil d’une année d’échanges avec des experts de renommée mondiale, il a mené un projet de recherche ambitieux et a été l’un des cinq lauréats de l’Amazing Case Race, son cas interactif recueillant à lui seul plus de 6000 votes du public.
Au sein du Service d’oncologie médicale, cette distinction a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme, comme l’exprime la Pre Solange Peters:
« Nous sommes très fiers de la distinction obtenue par le Dr Karim Abdelhamid. Sa réussite à l’IASLC Academy reflète non seulement son engagement personnel, mais aussi la qualité du travail mené au sein de notre service pour soutenir et accompagner les jeunes médecins dans leur développement académique et scientifique. »
Tout juste rentré, il partage avec nous son expérience et les enseignements de cette aventure scientifique et humaine. Une expérience qui, espérons-le, encouragera d’autres jeunes médecins à tenter leur chance.
Rencontre avec un médecin passionné, qui partage son expérience avec simplicité et enthousiasme.
Vous avez été retenu parmi des milliers de candidatures, faisant partie des 40 jeunes médecins sélectionnés dans le monde pour participer à l’IASLC Academy. Comment avez-vous accueilli cette annonce et qu’est-ce qui, selon vous, a fait la différence dans votre candidature ?
C'était à la fois une joie et un honneur pour moi d'être retenu. Beaucoup de médecins talentueux travaillent dans ce domaine, et j'ai pleinement conscience de la chance que cela représente. Cette sélection reflète sans doute mon engagement dans différents projets en oncologie thoracique et mon intérêt particulier pour l'oncologie moléculaire. J'ai également la chance de travailler au sein du service d'oncologie médicale du CHUV, aux côtés d'un mentor exceptionnel, la Prof. Solange Peters, dont la vision m'inspire chaque jour. Enfin, mes recherches se développent au laboratoire du Dr Krisztian Homicsko, dont l'encadrement rigoureux constitue un soutien déterminant dans mon parcours.
Votre projet porte sur les mécanismes de récidive du NSCLC (cancer du poumon non à petites cellules) après immunothérapie. Pouvez-vous nous expliquer, en quelques mots, l’objectif principal de cette recherche et les pistes que vous explorez ?
L'idée centrale de mon projet est d'essayer de mieux comprendre pourquoi certains patients rechutent rapidement après une immunothérapie, alors que d'autres restent sans maladie plus longtemps.
Nous cherchons à voir si certains profils cliniques, moléculaires ou immunitaires pourraient aider à expliquer ces différences. L'objectif, à terme, serait de disposer d'indices permettant d'anticiper le risque de rechute et d'adapter plus tôt la prise en charge.
Si vous deviez retenir deux ou trois temps forts de cette année de programme, lesquels vous ont le plus marqué, sur le plan scientifique comme sur le plan humain ?
Sans aucun doute, les moments forts ont été les rencontres en présentiel avec l'ensemble des membres du programme. Nous avons partagé des dîners, échangé lors de plusieurs sessions consacrées à nos projets, et cela a créé une véritable cohésion au sein du groupe. Au-delà de l'aspect scientifique, j'ai eu la chance de tisser des liens personnels : certains sont devenus des amis, et il est très probable que nous développions des projets communs à l'avenir.
Je voudrais aussi souligner le rôle des mentors et des chairs de l'Academy : leur disponibilité, leur bienveillance et leur exigence scientifique ont été exceptionnels. Ils ont su nous guider tout en nous laissant la liberté de développer nos projets. Cela a rendu l'expérience d'autant plus formatrice et inspirante.
Avec plus de 6000 votes du public lors de la présentation de votre cas interactif, vous avez fait partie des cinq lauréats de l’Amazing Case Race. Qu’est-ce qui, selon vous, a séduit le public dans ce cas, et qu’avez-vous ressenti face à cette adhésion ?
L'Academy avait demandé à chaque participant de fournir une photo décalée à côté de leur projet, et je pense que celle que j'ai choisie a probablement plu au public (rires).
Mais plus sérieusement, je crois que c'est surtout le sujet qui a suscité l'adhésion. En oncologie thoracique, la prise en charge des patients atteints de NSCLC avec mutation EGFR a considérablement évolué, avec l'arrivée de nouveaux traitements et l'identification de mutations de résistance désormais ciblables. Cela ouvre de nombreuses possibilités thérapeutiques, mais demande aussi de réfléchir davantage pour déterminer la meilleure option pour chaque patient.
Quelles compétences ou perspectives nouvelles ramenez-vous de cette aventure pour vos patient-e-s et collègues ?
Je reviens plus motivé que jamais, avec le désir de favoriser au maximum les collaborations. L'échange en science est essentiel : il permet de renforcer et d'élargir nos connaissances, mais aussi de faire émerger l'innovation. C'est, à mes yeux, l'une des plus belles dimensions de notre métier.
Je voudrais remercier chaleureusement mes collègues du CHUV et de nos réseaux de recherche, qui m'ont soutenu tout au long de ce parcours. Leur aide et leurs encouragements ont été précieux et ont largement contribué à cette réussite.
Enfin, quel message aimeriez-vous transmettre aux jeunes médecins ou chercheurs qui souhaiteraient participer un jour à un programme académique international de cette envergure ?
Si vous avez une idée ou un projet, ça vaut vraiment la peine de tenter l'aventure. J'aime beaucoup cette phrase de Sénèque : « Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. »
Ce genre de programme, c'est avant tout une expérience humaine et scientifique très enrichissante. On prend du recul, on découvre d'autres façons de travailler et on rencontre des collègues du monde entier.
Alors, ne perdez plus de temps à lire ces lignes...lancez-vous ! (sourire)