La Pre Lucia Mazzolai dirige le Département coeur-vaisseaux depuis le 1er janvier 2018. Figure internationale de l’angiologie, elle incarne un management participatif où les spécialistes issus des quatre services constitutifs du département contribuent à sa bonne marche. Rencontre.
Comment envisagez-vous la conduite du département?
Mon objectif est d’aider les chefs de services, et tous les collaborateurs, à accomplir au mieux leurs missions de soins, de recherche et d’enseignement dans le domaine des maladies cardio-vasculaires, qui sont la première cause de mortalité en Suisse. Je souhaite ainsi principalement consolider les efforts déjà mis en place. Ma volonté est aussi de poursuivre le développement de ce pôle d’excellence au CHUV avec l’ambition de positionner le département comme centre de référence. Un département uni et compétitif, donc, également sur la scène internationale.
Est-ce que la collaboration entre les quatre services fonctionne bien?
Ce sont les mêmes patients qui sont pris en charge par les uns et les autres. Grâce à une réorganisation des activités spécifiques, la collaboration a été renforcée et les processus facilités. Mais tout cela prend du temps et l'implémentation de toutes les collaborations possibles n'est pas encore achevée.
Quels sont les points à améliorer?
Actuellement, nous sommes localisés en différents endroits de la cité hospitalière. Nous réunir en un seul lieu permettrait de renforcer nos échanges et de faciliter la prise en charge de nos patients, que ce soit pour les hospitalisations ou pour les consultations ambulatoires. Nous avons également mis en place des formations communes, qu’il faut bien sûr poursuivre. Même si ce n’est que le début, nous sommes sur les bons rails!
Vous êtes la première femme nommée à la tête d’un département du CHUV. Une barrière est-elle franchie à votre avis?
Pour moi, il s’agit surtout de reconnaissance de compétences, indépendamment du genre. Néanmoins, ces dernières années, je constate en effet une féminisation toujours plus importante des métiers de la santé, mais qui reste limitée dans certaines sphères. Il est vrai qu’il existe cette image tenace du haut poste difficilement accessible ou compatible avec une vie privée. Je suis d’avis qu’avec une bonne organisation des tâches et un aménagement des horaires, concilier vie professionnelle et vie privée devient possible. J’ai à l’esprit mon expérience d’étudiante : nous avions un colloque le soir à 18h auquel peu de professionnels prenaient part. En le déplaçant simplement à midi, le taux de participation était de presque 100%! Finalement, en tant qu’individu, homme ou femme, le plus important est de trouver un équilibre entre notre vie professionnelle, nos familles, nos loisirs et nos passions.
En plus de la conduite de département, vous conservez la chefferie du Service d’angiologie. Cumuler les deux fonctions est-ce une plus-value ou une complexité du système hospitalier?
C’est un plus, assurément! Il est important pour moi de rester en phase avec les enjeux et les besoins cliniques qui se jouent sur le terrain avec les autres professionnels. Il s’agit avant tout d’un travail d’équipe où la communication et le dialogue ont toute leur place. Bien sûr, il me faudra réorganiser mes tâches pour mener à bien mes deux fonctions.
Le DCV a été créé en 2017. Quel est l’héritage laissé par votre prédécesseur, le Prof. Pierre Vogt?
Le Prof. Vogt a eu une belle intuition, en voulant fonder un département thématique autour du cœur et des vaisseaux. Il a réussi à réunir quatre services, à savoir la cardiologie, la chirurgie cardiaque, la chirurgie vasculaire et l’angiologie, en favorisant une approche multidisciplinaire pour répondre aux besoins des patients atteints de maladie du cœur et des vaisseaux. Il a initié cette collaboration dont les premiers résultats confirment les bénéfices, tant au niveau de la prise en charge pour le patient qu’en terme d’efficience pour l’hôpital.
Texte : Gabriella Sconfitti, Service de communication - CHUV
Photo : ©Jeanne Martel, Service d’appui multimédia - CHUV
Le portrait consacré par LE TEMPS à la Pre Lucia Mazzolai
"A sang pour sang"
28 février 2018