Le filtre cave est un dispositif métallique que l’on implante dans la veine cave.
Son rôle est de prévenir la migration vers les poumons de caillots formés dans les veines des membres inférieurs ou du petit bassin au cours d’une phlébite et qui sont responsables d’embolies pulmonaires.
Qu’est-ce qu’un filtre cave ?
Il s’agit d’un dispositif métallique de forme variable qui est implanté dans la veine cave inférieure pour filtrer le sang revenant des membres inférieurs vers le cur et les poumons, en empruntant cette grosse veine. Ce filtre laisse passer le sang et retient les caillots qui se sont formés au-dessous de lui. Dans les filtres les plus couramment utilisés, des supports munis de crochets lui permettent de se fixer définitivement dans la paroi de la veine.
Pourquoi mettre en place un filtre ?
L’objectif est de prévenir, à tout prix, la migration vers les poumons de caillots formés dans les veines des membres inférieurs ou du petit bassin au cours d’une phlébite. Cette complication appelée embolie pulmonaire n’est jamais bénigne et parfois mortelle. Elle est fréquente (50%) si la phlébite ne peut être traitée par les anticoagulants en raison d’une contre-indication, ou si ce traitement même bien fait se révèle insuffisant. Dans ces deux cas, la pose d’un filtre dont l’efficacité a été prouvée devient nécessaire.
Cet examen nécessite une hospitalisation de un à deux jours. Dans le service de radiologie, vous allez être pris en charge par un personnel spécialisé qui va vous préparer mettant en place une perfusion et un électrocardiogramme.
Après désinfection cutanée et mise en place de tissus stériles, le médecin va piquer, sous anesthésie locale, la veine fémorale au niveau de l’aine, ou la veine jugulaire au niveau du cou, ou une veine du bras, de façon à introduire un cathéter (tuyau en plastique). Celui-ci est dirigé jusqu'à l’endroit choisi pour larguer le filtre dans la veine cave inférieure.
Ces manipulations indolores sont suivies par l’opérateur sur un écran de télévision. Elles peuvent parfois provoquer des palpitations transitoires si l’opérateur travaille au niveau du cou (veine jugulaire).
Pour repérer exactement le lieu de largage du filtre, le médecin injectera un produit iodé qui rend les vaisseaux visibles et donne une bouffée de chaleur de quelques secondes suivie parfois de nausées. Vous serez averti du moment de cette injection.
Une fois le filtre largué, un nouveau contrôle radiologique avec injection de produit iodé sera réalisé pour vérifier son bon positionnement. Le cathéter sera alors retiré et pour éviter tout saignement, une compression manuelle de l’orifice d’entrée sera effectuée pendant quelques minutes.
Quels sont les risques liés à cette méthode?
Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complication.
Les complications sont exceptionnelles dans la pose d’un filtre cave au regard du bénéfice attendu.
Les complications liées au filtre peuvent être immédiates sous forme d’une ouverture incomplète ou d’une migration rétrograde, sans conséquence grave puisque le filtre demeure efficace. Elles peuvent être tardives sous forme d’une obstruction du filtre, peu fréquente, survenant plusieurs années après son implantation, pouvant entraîner des modifications de votre état clinique.
Quels sont les risques liés à l’injection?
L’injection du produit iodé peut entraîner une réaction d’intolérance. Ces réactions sont plus fréquentes chez les patients ayant eu une injection mal tolérée d’un de ces produits ou ayant des antécédents allergiques. Elles sont généralement transitoires et sans gravité. Elles peuvent être plus sévères et se traduire par des troubles cardio-respiratoires, et nécessiter un traitement.
Les complications réellement graves sont rarissimes. Le risque de décès est de moins d’un cas sur 100’000.
Des accidents rénaux, également liés au produit iodé, sont notamment possibles chez certains sujets atteints de maladies fragilisant le rein (insuffisance rénale chronique, diabète, myélome, etc.).
Des modalités particulières seront observées pour les patients qui ont présenté de graves manifestations allergiques et pour ceux qui ont une fragilisation rénale. Ces patients doivent se signaler au moment de la prise du rendez-vous. De plus, les diabétiques prenant des biguanides (Glucophage®, Stagid®) doivent également le signaler car ce traitement doit être interrompu durant quelques jours.
Les complications locales sont le plus souvent bénignes sous forme d’hématome, de thrombose ou de fistule artério-veineuse au point de ponction pour lesquelles un recours à la réparation chirurgicale est exceptionnel.
Au cours de votre hospitalisation, vous aurez un cliché radiologique de contrôle pour vérifier dans 24 ou 48 H que le filtre ne s’est pas déplacé.
De même, le point d’introduction du cathéter sera examiné pour s’assurer de la bonne cicatrisation.