L’hypersomnie

Il existe plusieurs maladies du sommeil d’origine neurologique qui provoquent une somnolence diurne sévère. Elles sont plutôt rares, mais extrêmement handicapantes pour ceux qui en souffrent.

La narcolepsie

Il s’agit d’une maladie relativement rare (~3 personnes sur 10'000) qui survient habituellement chez les adolescent-e-s ou jeunes adultes, et se manifeste par une somnolence diurne sévère. Les personnes qui en souffrent ont un besoin impératif de dormir à plusieurs reprises pendant la journée, les siestes courtes leur permettant déjà de retrouver un bon niveau de vigilance durant quelques heures. Le deuxième symptôme typique de la narcolepsie est la «cataplexie». Il s’agit d’une perte de force soudaine en réponse à une émotion souvent positive (rire, surprise, chatouillement, etc.) et qui peut toucher les jambes, les bras, les muscles de la face ou même tout le corps. Cette faiblesse transitoire dure habituellement quelques secondes à une minute et n’est pas associée à un endormissement. On peut observer comme symptômes annexes des hallucinations au moment de s’endormir (dits «hypnagogiques»), des sensations effrayantes de paralysies lors du réveil, ou des démarches automatiques pendant la journée.

Traitement

Nous ne disposons pas à ce jour d’un traitement qui permette de «guérir» la narcolepsie. La prise en charge repose sur le traitement des différents symptômes de la maladie. Il s’agit essentiellement de traitements «éveillants» qui permettent d’améliorer la vigilance diurne et d'éviter les accès de sommeil pendant la journée (tels que le modafinil ou le methylphénidate). A cela peuvent s’ajouter des traitements contre les accès de cataplexie (comme certains antidépresseurs ou le gamma-hydroxybutyrate), les hallucinations liées au sommeil, les paralysies du sommeil ou la fragmentation du sommeil nocturne (avec des médicaments qui favorisent la continuité du sommeil).

L’hypersomnie idiopathique

Il s’agit d’une maladie rare, dont l’origine est inconnue et la fréquence encore mal définie. Les personnes qui en souffrent ont un sommeil nocturne très solide (peu de réveils nocturnes) et de très longue durée, avec un réveil matinal souvent extrêmement laborieux. Malgré un sommeil nocturne continu et très long, les personnes qui souffrent d’hypersomnie idiopathique se plaignent d’une importante somnolence pendant la journée. Elles éprouvent souvent le besoin de faire des siestes qui sont longues avec un réveil difficile. Le besoin de sommeil dépasse par définition 10h par jour en l’absence de privation de sommeil préalable ou d’autre maladie du sommeil. Il existe une autre forme d’hypersomnie idiopathique pendant laquelle le sommeil nocturne n’est pas prolongé mais qui est associée avec un besoin impératif de longues siestes pendant la journée.

Traitement

Comme pour la narcolepsie, nous utilisons des médicaments comme le modafinil et le methylphénidate, qui ont une action éveillante. On peut aussi dans certains cas utiliser la mélatonine le soir ou la luminothérapie (exposition à une lumière d'intensité et de spectre lumineux spécifique) le matin, pour lutter contre «l’ivresse de sommeil au réveil» (le réveil matinal laborieux).

 Dernière mise à jour le 25/01/2018 à 06:12