Originaire d’Italie, Claudia Gamondi a obtenu son diplôme de médecine à l’Université de Pavia, se spécialisant ensuite en oncologie. Au cours de sa formation, c’est en cherchant des réponses pour soulager les patients atteints de cancer qu’elle découvre les soins palliatifs, une discipline qui en 1994 n'en était qu'à ses débuts en Italie.
Après une expérience formatrice au Tessin dans une équipe mobile de soins palliatifs en milieu hospitalier et une à domicile, elle monte en 2001 une structure de soins palliatifs à l’hospice L’Orsa Maggiore à Biella, ce qui lui permet de développer ses compétences en management. Après son congé maternité, elle retourne au Tessin et poursuit sa carrière en tant que cheffe de clinique puis directrice médicale en 2014 du Service de soins palliatifs affilié à l’Istituto Oncologico della Svizzera Italiana.
En parallèle, la Pre Gamondi obtient un Master en soins palliatifs à l’Université de Bristol. Cette expérience a renforcé sa conviction quant à la force de l’interdisciplinarité, en travaillant avec des équipes infirmières, physiothérapeutes, diététiciennes et d’aumônerie. « Une team est plus puissante et compétente qu’un individu. Et c’est plus joyeux ! » dit cette convaincue de la collaboration. Elle apprécie également la façon d’enseigner respectueuse et le leadership bienveillant rencontrés en Angleterre : « J’ai appris à ne jamais me sentir coupable de ne pas savoir et d’oser demander. La vie est un apprentissage continu. ».
Après la naissance de sa deuxième fille, la Pre Gamondi publie ses premiers articles, tout en se lançant dans un PhD a l’Université de Lancaster. Ses recherches innovantes portent sur l’expérience des familles des patient-es dans le contexte du suicide assisté et lui ouvrent des perspectives de collaborations internationales aux Etats-Unis et au Canada. En même temps, elle élève ses deux filles tout en occupant le poste de cheffe de service en soins palliatifs au Tessin, démontrant une détermination et une énergie remarquables. Elle résume sa philosophie en disant que les soins palliatifs lui ont appris à vivre pleinement chaque jour et à concilier les aspects cliniques, de recherche et familiaux de sa vie.
Dès 2013, le Pr Gian Domenico Borasio lui confie un petit pourcentage au Service de soins palliatifs et de support du CHUV. Cette présence régulière au fil des ans lui a permis de bien connaître les équipes qu’elle encadre aujourd’hui.
Nommée cheffe du Service au 1er octobre 2023, la Pre Claudia Gamondi entend maintenir un management horizontal basé sur la disponibilité, l’écoute et le consensus, restant ainsi proche de ses collègues.
Ses priorités sont d’améliorer l'accès aux soins palliatifs précoces pour les patients et de développer une vision des soins palliatifs au-delà des soins de fin de vie. L’early integrated palliative care implique une collaboration étroite avec les équipes médico-soignantes, les patients et les proches, et ce pendant les traitements étiologiques. Cela permet non seulement de réduire la connotation anxiogène trop souvent associée aux soins palliatifs mais aussi d’améliorer la compréhension des patients quant à leur maladie, leurs directives anticipées et la qualité de leur vie ainsi que celle de leur entourage.
En tant que cheffe de service, elle désire renforcer les synergies et les collaborations cliniques, de recherche et d’enseignement tant avec les services du CHUV concernés par des besoins palliatifs qu’avec la FBM. Elle s’attachera aussi à renforcer la continuité des soins entre l’hôpital et les soins extra-hospitaliers, dans le but de mieux soutenir les patient-es. Elle travaillera à consolider la collaboration avec les médecins de ville et les réseaux de soins infirmiers, à écouter leurs besoins et à construire un réseau solide pour y répondre – notamment via la Chaire de soins palliatifs gériatriques – tout en respectant les rôles de chacun.
Son rôle est de coordonner la clinique, la recherche, l’académique ainsi que les relations avec les instances cantonales. Parmi ses projets futurs, en plus de poursuivre sa recherche sur le suicide assisté, elle souhaite développer l’étude des populations LGBTIQ+ dans le contexte des soins palliatifs et s’intéresse à la prise en charge des besoins des sans-abris.