Incontinence urinaire
Quels symptômes?
L’incontinence urinaire peut présenter différents degrés de sévérité allant de la perte de quelques gouttes d’urine jusqu’à la perte complète du contenu vésical nécessitant le port de protection en permanence.
On identifie plusieurs types d’incontinence urinaire, dont les plus fréquents sont:
- Incontinence urinaire d’effort: perte d’urine lors d’un effort physique, de toux, d’éternuement ou lorsqu’on rigole
- Incontinence urinaire d’urgence: perte d’urine précédée d’un besoin d’uriner urgent et irrépressible
- Incontinence urinaire mixte: association d’une incontinence urinaire d’effort et d’une incontinence urinaire d’urgence
- Incontinence urinaire par regorgement: écoulement d’urine pour compenser un trop-plein lorsque la vessie ne se vide pas complétement
- Incontinence urinaire fonctionnelle: perte d’urine due à une limitation fonctionnelle, comme l’impossibilité de se déplacer aux toilettes pour une raison physique ou dans le contexte de troubles cognitifs
Diagnostic
Nous explorons différentes approches de traitement pour l'incontinence urinaire d'urgence, telles que:
- L’historique clinique permet dans la majorité des cas d’établir le diagnostic et d’identifier le type d’incontinence dont un-e patient-e souffre.
- Le calendrier mictionnel sert à récolter des informations très utiles, le-la patient-e doit indiquer le nombre de mictions ainsi que les volumes urinés sur une période de 3 jours.
- Des questionnaires de qualité de vie sont utilisés principalement pour évaluer l’impact de l’incontinence urinaire.
- Un examen clinique abdominal, gynécologique chez la femme et le toucher rectal chez l’homme font également partie du bilan initial d’une incontinence urinaire.
- Un examen neurologique sommaire peut également être réalisé.
- Une analyse de l’urine par bandelette avec le cas échéant une culture urinaire est également recommandée.
D’autres examens complémentaires comprennent:
- Debimétrie: test est réalisé en demandant au patient d'uriner dans un dispositif spécial qui enregistre le débit urinaire. Cela mesure le temps nécessaire pour vider la vessie et la quantité d'urine émise pendant cette période.
- Cystoscopie: procédure médicale qui permet d'observer l'intérieur de la vessie et de l'urètre avec une micro-caméra
- Bilan urodynamique: série d'examens médicaux utilisés pour évaluer le fonctionnement du système urinaire, en particulier la manière dont la vessie, l'urètre et les muscles pelviens travaillent ensemble pour stocker et libérer l'urine.
Traitement
Qu’est-ce que c’est?
Dans de nombreux cas, des modifications simples du mode de vie peuvent aider à réduire l'incontinence urinaire. Cela peut inclure la réduction de la consommation de certains aliments et boissons irritants, la gestion du poids, l'arrêt du tabac, la réduction de la consommation d'alcool et l'adoption d'un programme d'exercices adaptés.
Les thérapies comportementales, la physiothérapie du plancher pelvien et la gestion des liquides(boissons), peuvent vous aider à mieux contrôler votre vessie.
Quel déroulement?
Il est essentiel de noter que le traitement de l'incontinence urinaire peut varier en fonction de la gravité de la condition et de la cause sous-jacente. Avec la bonne approche, vous retrouvent votre qualité de vie et votre confiance, malgré votre incontinence urinaire.
Pour les traitements de l’incontinence urinaire d’urgence:
- Physiothérapie de rééducation du plancher pelvien: exercices spécifiques pour renforcer les muscles du plancher pelvien, améliorer la coordination musculaire et augmenter la résistance aux contraintes.
- Traitements médicamenteux: utilisation de médicaments (anticholinergiques ou bêta 3-adrénergiques), qui réduisent les urgences mictionnelles et le nombre de mictions quotidiennes en atténuant l'hyperactivité de la vessie.
- Électrostimulation transcutanée du nerf tibial: thérapie non invasive pouvant être effectuée à domicile. Elle implique la stimulation électrique du nerf tibial qui est situé près de la cheville. Ces légères impulsions modifient les signaux nerveux qui sont transmis à la moelle épinière et au cerveau, affectant ainsi le fonctionnement de la vessie.
- Injections intra-détrusoriennes de Botox: procédure simple, généralement réalisée sous anesthésie locale. Elle consiste en l'injection de toxine botulique dans la paroi de la vessie à l'aide d'un cystoscope (appareil souple en fibres optiques). Cela provoque une relaxation musculaire, réduisant ainsi les contractions non désirées.
- Neuromodulation sacrée: placement d'électrodes près des racines des nerfs sacrés (situés dans la région inférieure de la colonne vertébrale) et la délivrance d'un courant électrique, à travers un dispositif de type "pacemaker". Ainsi, en stimulant les nerfs sacrés de manière contrôlée, on cherche à normaliser la fonction vésicale, améliorant ainsi le contrôle de la vessie. Il s'agit d'une intervention ambulatoire comportant deux phases, à savoir une phase de test et une phase d'implantation définitive.
- Entérocystoplastie d'agrandissement: intervention chirurgicale visant à augmenter l’élasticité et la capacité de la vessie en utilisant une portion de l'intestin grêle. Cette option chirurgicale est envisagée en cas d'échec des traitements moins invasifs, à condition que le patient puisse effectuer des auto-sondages, souvent nécessaires pour garantir la vidange vésicale après cette intervention.
Chez la femme
- Bandelette sous-urétrale: il s’agit d’une bandelette fine et flexible qui est placée sous l'urètre (la partie du système urinaire qui transporte l'urine de la vessie vers l'extérieur du corps). Elle est insérée par une petite incision dans la paroi vaginale et peut être également réalisée par voie abdominale. Une fois en place, la bandelette agit en soutenant et en renforçant l’urètre, ce qui contribue à empêcher les fuites d'urine lors d'efforts.
- Colposuspension de type Burch: intervention réalisée par voie sus-pubienne, ouverte ou laparoscopique. Elle implique la fixation de points de suture sur la paroi antérieure du vagin afin de le suspendre au bassin, améliorant ainsi le soutien de l’urètre.
- Injection d'agents de comblement: méthode impliquant l'injection d'agents tels que l'acide hyaluronique autour du sphincter urétral (contrôle musculaire du flux) pour augmenter la résistance à l'écoulement de l'urine.
- Ballons péri-urétraux ajustables: technique mini-invasive consiste à insérer deux ballons par de petites incisions sur les grandes lèvres. Ils sont positionnés de chaque côté du col de la vessie pour créer une obstruction partielle. Les ballons sont ajustables via une valve sous la peau des grandes lèvres pour régler le degré d'obstruction du col de la vessie.
- Sphincter artificiel: il est composé de plusieurs composants, un manchon en silicone qui entoure l'urètre et une petite pompe implantée sous la peau au niveau d’une des grandes lèvres. Lorsque la personne ressent le besoin d'uriner, elle peut actionner la pompe pour relaxer le manchon autour de l'urètre, permettant ainsi à l'urine de s'écouler. Une fois que la miction est terminée, le manchon comprime et ferme l’urètre, empêchant les fuites urinaires.
Chez l’homme
- Bandelette sous-urétrale: la mise en place d’une bandelette fine et flexible placée sous l’urètre est l’un des traitements possibles en cas d’incontinence légère à modérée. Il existe plusieurs modèles disponibles ayant comme but soit de soulever, soit exercer une compression de l’urètre.
- Ballons péri-urétraux ajustables: ballons faits en silicone introduits de part et d’autre de l’urètre de façon mini-invasive. Ils permettent d’exercer une compression externe sur l’urètre afin d’améliorer la continence.
- Sphincter artificiel: Il est composé d’un manchon en silicone qui entoure l'urètre et d’une petite pompe implantée sous la peau, au niveau du scrotum. Lorsque la personne ressent le besoin d'uriner, elle peut actionner la pompe pour relaxer le manchon autour de l'urètre, permettant ainsi à l'urine de s'écouler. Une fois que la miction est terminée, le manchon comprime et ferme l’urètre, empêchant les fuites urinaires.