Rétention urinaire
La rétention urinaire définit une difficulté à uriner et à vider complètement la vessie. Elle peut être d’origine mécanique (obstruction de l’écoulement d’urine) ou fonctionnelle (défaut de contraction de la vessie ou de relaxation du plancher pelvien).
Elle peut prendre une allure extrêmement douloureuse dans sa forme aiguë. C’est d’ailleurs une des urgences urologiques les plus fréquentes, nécessitant à évacuer rapidement l'urine de la vessie.
Il s’agit d’un problème essentiellement masculin, souvent dans un contexte d’hypertrophie prostatique (croissance non cancéreuse de la prostate). Elle est très rare chez la femme, causée le plus souvent par une descente d’organe ou une maladie neurologique.
Quels symptômes?
La rétention urinaire est caractérisée en phase de miction par:
- Une diminution de la force du jet urinaire durant la miction
- Une miction interrompue à une ou plusieurs reprises
- Un retard dans l’initiation de la miction
- Des poussées abdominales pour uriner
En phase post mictionnelle, elle est caractérisée par:
- Une sensation de vidange vésicale incomplète
- Pertes involontaires d’urine survenant directement après la miction
Diagnostic
Le diagnostic repose en grande partie sur une anamnèse détaillée, comprenant les antécédents médicaux et les traitements en cours et un examen clinique, qui comporte:
- Le questionnaire IPSS (International Prostate Symptom Score) outil de dépistage, d'aide au diagnostic et au suivi des symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) (croissance non cancéreuse de la prostate)
- Un examen clinique abdominal, gynécologique chez la femme et le toucher rectal chez l’homme. Un examen neurologique sommaire peut également être réalisé en cas de suspicion de maladie neurologique.
D’autres examens complémentaires comprennent:
- Debimétrie: test est réalisé en demandant au patient d'uriner dans un dispositif spécial qui enregistre le débit urinaire. Cela mesure le temps nécessaire pour vider la vessie et la quantité d'urine émise pendant cette période.
- Cystoscopie: procédure médicale qui permet d'observer l'intérieur de la vessie et de l'urètre avec une micro-caméra
- Bilan urodynamique: série d'examens médicaux utilisés pour évaluer le fonctionnement du système urinaire, en particulier la manière dont la vessie, l'urètre et les muscles pelviens travaillent ensemble pour stocker et libérer l'urine.
Traitement
Le traitement est différent selon le type de rétention urinaire (mécanique ou fonctionnelle) et le sexe du patient.
Traitement de la rétention urinaire mécanique
- Traitement médicamenteux: comme des alpha-bloquant
- Sondage vésicale (procédure médicale qui consiste à introduire une sonde à travers l'urètre jusqu'à la vessie pour vider l'urine), auto-sondages (le-la patient-e introduit la sonde à intervalles réguliers pour vider la vessie).
- Chirurgie de l’hyperplasie bénigne de la prostate: vise à éliminer ou à réduire l'obstruction de l'urètre due à l'élargissement de la prostate
Traitement de la rétention urinaire fonctionnelle
- Physiothérapie de rééducation du plancher pelvien: exercices spécifiques pour renforcer les muscles du plancher pelvien, améliorer la coordination musculaire et augmenter la résistance aux contraintes.
- Électrostimulation transcutanée du nerf tibial: thérapie non invasive pouvant être effectuée à domicile. Elle implique la stimulation électrique du nerf tibial qui est situé près de la cheville. Ces légères impulsions modifient les signaux nerveux qui sont transmis à la moelle épinière et au cerveau, affectant ainsi le fonctionnement de la vessie.
- La neuromodulation sacrée: implique le placement d'électrodes près des racines des nerfs sacrés (situés dans la région inférieure de la colonne vertébrale) et la délivrance d'un courant électrique dans la région, à travers un dispositif de type "pacemaker" situé dans la région fessière. Ainsi, en stimulant les nerfs sacrés de manière contrôlée, on cherche à normaliser la fonction vésicale, améliorant ainsi le contrôle de la vessie. Il s'agit d'une intervention ambulatoire comportant deux phases, à savoir une phase de test et une phase d'implantation définitive.
- Sondage vésicale (procédure médicale qui consiste à introduire une sonde à travers l'urètre jusqu'à la vessie pour vider l'urine), auto-sondages (le-la patient-e introduit la sonde à intervalles réguliers pour vider la vessie).
- Chirurgie de dérivation urinaire: lorsque des auto-sondages sont nécessaires pour assurer la vidange vésicale mais que le patient n’arrive pas à les effectuer par voie naturelle, on peut se servir de l’appendice ou d’un petit segment d’intestin grêle pour créer un conduit continent entre la vessie et la peau de l’abdomen.