Lire au-delà des images : le rôle du radiologue
Voir, comprendre, interpréter
L’imagerie médicale est cruciale à toutes les étapes du parcours : détection de la tumeur, définition de son stade à des fins de planification thérapeutique et établissement du pronostic, évaluation de la réponse au traitement et de ses effets secondaires.
Les images radiologiques permettent de guider les décisions prises au sein des colloques multidisciplinaires.
Le dépistage précoce, une avancée majeure
Ces dernières années, la radiologie thoracique tend également à devenir un outil important de prévention secondaire*, notamment grâce à la mise en place de programmes de dépistage du cancer pulmonaire. Après des essais cliniques démontrant l’utilité du scanner thoracique (CT) à faible dose, des programmes ciblés pour les personnes à risque sont désormais en place dans plusieurs pays.
Au CHUV, un programme pilote est mené en collaboration avec Unisanté : les images sont analysées par les radiologues du Centre, et les cas suspects discutés en colloque multidisciplinaire des tumeurs thoraciques.
Lire à l’ère des nouvelles thérapies
L’arrivée des thérapies ciblées et de l’immunothérapie a profondément modifié l’interprétation des images. Ces traitements ne se comportent pas comme la chimiothérapie classique : ils peuvent provoquer des réponses atypiques, comme la pseudoprogression, où la tumeur semble augmenter alors qu’il s’agit en réalité d’une réaction inflammatoire favorable.
Pour tenir compte de ces phénomènes, de nouveaux critères d’évaluation — les iRECIST (immune Response Evaluation Criteria In Solid Tumors) — ont été développés. Ils permettent de mieux interpréter l’efficacité de l’immunothérapie et d’éviter des conclusions hâtives.
De plus, ces thérapies peuvent entraîner différents types de réactions indésirables, certaines sévères. Le rôle du radiologue est alors essentiel : il peut repérer des manifestations avant l’apparition de symptômes chez le patient, favorisant une prise en charge rapide et adaptée. Son expertise permet également de distinguer ces effets indésirables d’autres atteintes — comme une infection ou une véritable progression tumorale — qui peuvent présenter un aspect similaire sur les images.
Quand la technologie et l’IA s’allient
Les progrès techniques des scanners et des logiciels d’imagerie ont permis d’améliorer la qualité des images tout en réduisant les doses de rayons et la quantité de produit de contraste.
L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle croissant dans ce domaine : elle aide à la reconstruction d’images plus nettes, à la détection automatique des anomalies et agit comme véritable outil d’aide au diagnostic.
Dans le dépistage du cancer pulmonaire, par exemple, des logiciels de IA sont désormais capables de détecter et de mesurer les nodules pulmonaires : une « deuxième lecture » qui vient renforcer la précision de l’interprétation humaine.
Une spécialité en constante évolution
Entre science et sens clinique, la radiologie thoracique est au cœur de l’innovation médicale.
Chaque image interprétée contribue à mieux comprendre la maladie, à affiner les traitements et à anticiper leurs effets.
En alliant technologie de pointe, regard expert et travail interdisciplinaire, les radiologues du Centre des tumeurs thoraciques participent chaque jour à faire progresser une médecine plus précise, plus réactive et plus humaine.
* prévention secondaire désigne l’ensemble des actions visant à détecter une maladie à un stade précoce, avant l’apparition de symptômes, afin d’en améliorer le pronostic.
Sur la photo :
Dre Chiara Pozzessere, MD, Médecin Associée, Unité d'imagerie cardio-vasculaire et thoracique, Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle
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10 ans, 10 rôles clés
Pour ses 10 ans, le Centre des tumeurs thoraciques (CeTT) présente la série "10 ans, 10 rôles clés".
Une immersion au cœur du fonctionnement du Centre, où chaque portrait révèle la richesse humaine et professionnelle d’une équipe pluridisciplinaire unie par un même objectif : offrir les meilleurs soins possibles aux patient·e·s.
