Dr Giles Major : appliquer la nutrition dans la prise en charge
De nationalité britannique, formé entre Cambridge, Oxford et l’Hôpital Universitaire de Nottingham, le Dr Major a passé plus de quinze ans dans ce dernier, à la fois comme clinicien et chercheur. Spécialiste en gastroentérologie et nutrition clinique, il a consacré ses recherches aux troubles digestifs fonctionnels. L’un de ses articles les plus cités porte sur la corrélation entre la mesure du volume de gaz intestinal et l’induction de symptômes intestinaux après l’ingestion de fibres (lien).
En 2021, face aux incertitudes liées au Brexit, il rejoint le Centre de Recherche Nestlé à Lausanne en tant que chef de département de la santé gastro-intestinale. Il y travaille sur le soutien de la santé par la nutrition, de la naissance à la personne âgée, en passant par le rôle du microbiote et l’alimentation des animaux de compagnie. Cependant, malgré l’intérêt qui lui inspire l’industrie, la clinique lui manque.
Une mission transversale au CHUV
Au Service d’endocrinologie, diabétologie et métabolisme depuis 2024, il supervise l’équipe de nutrition clinique et œuvre à instaurer un véritable parcours nutritionnel : dépistage, évaluation, plan d’action, rétablissement. « Bien que la dénutrition puisse être définie par l’évolution du poids et l’Indice de Masse Corporelle, explique-t-il, le diagnostic repose sur une évaluation des facteurs psychiques (troubles du comportement alimentaire au sens large), et physiologiques (iléus ou autres dysfonctions digestives). La nutrition clinique adapte le soutien nutritionnel de chaque patient, par un régime personnalisé ou une nutrition médicale invasive, en tenant compte des défis individuels afin d’optimiser la performance, le métabolisme et le confort. »
En collaboration avec Sylvie Borloz (diététicienne cheffe adjointe), Anne Pouly et Joachim Rapin (Qualité et Sécurité), il s’attèle à structurer une prise en charge transversale de la dénutrition, un enjeu dans de nombreux services – gériatrie, oncologie, psychiatrie, neurologie, soins intensifs, chirurgie… Ce projet est en cours pour faire de la dénutrition un axe prioritaire institutionnel.
« Tout le monde sait que la nutrition est importante. Notre rôle est de l’appliquer dans la prise en charge. »
À travers les soins, son expertise et la formation, Giles Major collabore avec de multiples équipes, notamment les services de gastroentérologie et hépatologie et de pneumologie, sur des cas spécifiques : maladies digestives complexes, transplantation, mucoviscidose… Il se réjouit des nombreuses opportunités interdisciplinaires offertes par le CHUV, et voit son rôle comme un soutien pour identifier les endroits où faire la différence.
Prochainement, il souhaite relancer ses projets de recherche autour de l’interaction entre l’alimentation et la fonction digestive, afin de favoriser un état de santé optimal.
La vie en Suisse… et les cafétérias du CHUV
Installé à Blonay avec sa famille et ses trois enfants, il s’enthousiasme pour les pauses repas partagées entre collègues, qu’il préfère de loin aux sandwiches avalés en vitesse au Royaume-Uni. La cafétéria du CHUV ? « Je l’ai filmée pour la montrer à mes anciens collègues tellement l’offre est variée et succulente ! »