Le Laboratoire suisse d'analyse du dopage (LAD) compte parmi les 30 laboratoires dans le monde accrédités par l’Agence mondiale antidopage (AMA). En 2025, il emploie une trentaine de collaboratrices et collaborateurs, dont la plupart sont des scientifiques et techniciennes et techniciens en analyses biomédicales. Chaque année, les équipes analysent environ 20’000 échantillons anonymes d’urine et de sang issus de plus de 130 organisations antidopage partenaires réparties dans une centaine de pays. L’accent est mis sur la qualité des processus pour garantir la fiabilité des résultats.
Un laboratoire indépendant au service de la lutte contre le dopage
C’est l’AMA qui définit la liste de substances interdites. Cette liste est régulièrement mise à jour. Deux des trois critères suivants doivent être remplis pour qu’une substance soit interdite : elle permet à l’athlète d’améliorer sa performance sportive, elle peut représenter un danger pour la santé, elle est contraire à l’esprit du sport.
Le programme antidopage est implémenté par les organisations antidopage (c’est-à-dire les organismes sportifs et les organisations nationales antidopage) qui élaborent les stratégies de contrôles. Le LAD fournit les prestations d’analyse selon le plan des organisations antidopage sur des échantillons anonymes. Depuis le début des contrôles antidopage, la détection directe des métabolites ciblés (essentiellement présents dans les urines) est le moyen de référence en matière d’analyse antidopage. Au cours du temps, les méthodes ont progressé grâce au développement de nouvelles techniques et à la recherche menée sur les métabolites à long terme.
La Dre Tiia Kuuranne, directrice du Laboratoire suisse d'analyse du dopage, précise : « En ce qui concerne l’analyse des échantillons d’urine, nous disposons aujourd’hui d’instruments très performants qui nous permettent de déceler des concentrations très faibles. Ainsi, dans certains cas, la présence des substances peut être détectée plusieurs mois après l’administration, ce qui était impossible il y a une dizaine d’années. »
A l’échelle mondiale, le pourcentage d’échantillons testés positifs reste constant au fil des années avec un taux de 1 à 2% sur environ 250'000 tests effectués chaque année, ce qui correspond à quelques milliers de cas.
Passeport biologique de l’athlète
Le LAD, qui collabore avec la Faculté de biologie de médecine de l’Unil, mène de nombreux projets de recherche pour l’amélioration des techniques analytiques et forensiques, ainsi qu’à la découverte de nouveaux biomarqueurs de dopage. Plutôt qu’identifier directement une substance interdite, le passeport biologique de l’athlète (PBA) permet un suivi à long terme des paramètres biologiques de la personne pour cibler des anomalies révélatrices d’un dopage par substance endogène (EPO, testostérone, hormone de croissance). Le LAD a été pionnier dans le développement du premier module PBA hématologique en 2008. Le PBA, avec ses trois modules (hématologique, stéroïdien, endocrinien), est aujourd’hui un outil incontournable de la stratégie mondiale antidopage. L’unité de gestion du passeport biologique du LAD, avec l’encadrement de l'AMA, fournit son expertise aux organisations sportives sur la thématique du PBA.




