Mémoire et fonctions intellectuelles

Pourquoi notre mémoire est-elle si fragile?

La mémoire, comme beaucoup d’autres fonctions intellectuelles (langage, raisonnement, etc.), constitue l’essentiel de ce qui nous rend humains. Or, dans les sociétés occidentales, l’espèce humaine connaît une augmentation de sa longévité. Le vieillissement de notre cerveau l’expose ainsi à de nombreux risques, dont celui de développer des maladies - la maladie d’Alzheimer étant la plus fréquente - qui touchent en premier lieu la mémoire et d’autres fonctions sophistiquées de l’esprit. Ces fonctions sont par ailleurs aussi sensibles aux facteurs de stress psychologique.

Quelles en sont les causes?

Les causes des maladies touchant la mémoire et les fonctions intellectuelles sont multiples et ne sont pas encore très bien connues. Deux causes principales sont en jeu. Il s’agit tout d’abord de mécanismes de vieillissement accéléré du cerveau, dans lequel l’accumulation de substances toxiques conduit très progressivement à la disparition du tissu cérébral (c’est le cas de la maladie d’Alzheimer). La deuxième cause est de type vasculaire: le cumul d’infarctus de toute petite taille dans le cerveau compromet progressivement la capacité du cerveau à compenser ces lésions. Ces deux causes s’associent souvent entre elles, surtout chez les personnes très âgées.

Quels sont les symptômes de ces maladies?

Les symptômes principaux sont des troubles de mémoire portant sur des faits récents de la vie quotidienne. Il peut aussi s’agir de difficultés à trouver ses mots, à s’orienter par exemple en conduisant, à suivre une conversation ou à lire un livre. Des symptômes de dépression ou d’anxiété, ou un changement d’attitude ou de caractère peuvent également se manifester. Ces symptômes s’installent très progressivement et parfois à l’insu des patient-e-s; ce sont donc souvent leurs familles qui s’inquiètent de ces troubles.

Quelles sont les mesures diagnostiques?

Le Centre Leenaards de la Mémoire - CHUV, coordonné avec trois autres Centres mémoire dans le canton, propose aux personnes se plaignant de ces troubles des bilans permettant d’en préciser la nature. En effet, les troubles de la mémoire peuvent être expliqués par une dépression, une anxiété ou encore refléter des maladies affectant progressivement le cerveau, comme la maladie d’Alzheimer.

Les bilans consistent en des évaluations des capacités de la mémoire et de l’état psychologique et physique des patient-e-s, ainsi qu’en des examens complémentaires comme l’IRM du cerveau. Ces évaluations sont effectuées par différent-e-s spécialistes travaillant ensemble: gériatre, neurologue, neuropsychologue, psychiatre, ainsi que d’autres professionnel-le-s de la santé (infirmier-ère, assistant-e social-e).

Comment se déroule le traitement?

La multiplicité des causes de ces maladies et symptômes justifie une approche thérapeutique diversifiée.

Il n’existe pas de traitement curatif connu des maladies telles que la maladie d’Alzheimer. Cependant, de nombreuses actions peuvent atténuer les symptômes de ces maladies. Il s’agit de médicaments et de séances de rééducation pour améliorer l’humeur et les capacités d’attention des patient-e-s et pour maintenir autant que possible les aptitudes intellectuelles préservées.

Le Centre Leenaards de la Mémoire - CHUV propose également des appuis aux familles et aux personnes aidant les patient-e-s. Il s’agit d'un soutien psychologique spécifique, de conseils pratiques et de la mise en contact avec les professionnels et institutions de santé (CMS) susceptibles d’intervenir au quotidien à domicile.

Par ailleurs, le Centre Leenaards de la Mémoire - CHUV participe à une recherche clinique très active pour valider de nouvelles voies thérapeutiques.

 Dernière mise à jour le 11/02/2020 à 10:29