Certaines chimiothérapies contre le cancer génèrent un effet indésirable très invalidant: les neuropathies. Il s’agit d’un effet secondaire des médicaments utilisés, qui abîment les petits nerfs lorsqu’ils atteignent les extrémités du corps, typiquement les pieds et les mains.
Mapi Fleury et Stefania Manciana travaillent au Département d’oncologie du CHUV, en duo pharmacien et infirmière. Elles cherchent depuis longtemps à trouver une solution pour limiter ce symptôme très pénible pour les patient-e-s.
«Notre mission est de soigner les patient-e-s atteint-e-s d’une maladie grave et pour la vaincre d’utiliser des médicaments puissants. Pour autant, la qualité de vie est essentielle. On ne peut pas rester indifférent, comme blouse blanche, lorsque l’on constate année après années qu’on «fait le job», mais qu’on génère en retour des effets indésirables parfois irréversibles. Nous étions convaincues qu’il fallait comprendre ce qui se passait, qu’il était possible de faire mieux»
expliquent les deux professionnelles.
Ainsi, elles développent et concrétisent l’idée de gants et chaussettes compressives capables de bloquer temporairement la microcirculation sanguine. Après avoir créé un premier prototype, elles saisissent l’opportunité du Défi Source 2023 pour mettre leur idée à l’épreuve. Ce «bootcamp» de 3 jours a permis aux deux équipières de s’entourer notamment d’ingénieurs, de designers, de spécialistes du développement industriel et de l’entreprenariat.
Très convaincant, leur projet a remporté le Prix du jury du Défi Source 2023, soit une somme de CHF 5'000.- pour l’accompagnement du projet via la plateforme H4, ainsi les Prix Multiple SA Global Design et Debiotech.
La route se poursuit pour cette innovation avec en ligne de mire des études cliniques au sein du Département d’oncologie et la création d’une start-up afin d’offrir la structure nécessaire à l’industrialisation du dispositif médical.
«Le prototype a montré que le concept fonctionne. Nous espérons qu’il améliore considérablement la qualité de vie des patient-e-s. Au-delà de l’idée, c’est maintenant notre responsabilité de faire vivre et grandir le projet afin de rendre ce dispositif disponible pour le plus grand nombre»
conclut Mapi Fleury.