Une étude sur le microbiote génital chez les couples infertiles

Publié par Emeri Tiffanie le 11.07.2025
Une recherche menée par l’unité de recherche en Obstétrique du CHUV explore la composition microbienne des organes reproducteurs chez les couples infertiles.

Le microbiote génital est l’ensemble des microorganismes, comme les bactéries ou les virus, présents chez l’homme et la femme. Il joue un rôle primordial dans le maintien de la santé génitale chez la femme.

 

Il est déjà établi que la composition du microbiote génital féminin joue un rôle dans les éventuelles complications qui peuvent survenir lors d’une grossesse, comme les accouchements prématurés. Toutefois, à ce jour, peu d’entre elles explorent le potentiel lien entre infertilité et composition microbienne, surtout chez l’homme.

 

Dans sa dernière étude publiée en mai 2025 dans la revue « Reproductive BioMedicine Online », l’unité de recherche en Obstétrique du CHUV (Materno-fetal and Obstetrics Research Unit), dirigée par le Dr Milos Stojanov et le Pr David Baud, s’est alors penchée sur la composition du microbiote chez les couples suivis en procréation médicalement assistée. Le but ? Identifier les différents types de bactéries chez l’homme et la femme et définir si le microbiote masculin peut exercer une influence potentielle sur celui de la femme par transmission. Au total, 257 échantillons ont été prélevés.

 

Au terme de la recherche, l’analyse du microbiote bactérien (analyse métagénomique) de chaque prélèvement a révélé des profils distincts selon le sexe. Les échantillons féminins étaient majoritairement dominés par des espèces du genre Lactobacillus (bactérie bénéfique qui maintient la santé vaginale et empêche la colonisation par d’autres germes), tandis que les échantillons masculins présentaient une plus grande diversité bactérienne et comprenaient, entre autres, des organismes dont la présence est négative pour la santé vaginale.

 

Cette étude a permis d’observer certaines corrélations intra-couple, suggérant de possibles interactions ou transmissions microbiennes entre l’homme et la femme. Cependant, à ce stade, elle ne permet pas de conclure à une influence systématique du microbiote d’un partenaire sur celui de l’autre.

 

Ces résultats soulignent toutefois la nécessité de mener de futures études longitudinales pour mieux caractériser les dynamiques microbiennes au sein des couples et leur lien avec les issues de la reproduction assistée.

 

> Lire la publication : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1472648325002639?via%3Dihub

 Dernière mise à jour le 11/07/2025 à 14:10