HECTD4 : régulateur de COX-2 et frein à la progression tumorale
Une recherche doctorale à Boston
La Dre Joanna Vuille, médecin assistante au Service d’oncologie médicale du CHUV, a mené cette étude dans le cadre de sa thèse doctorale, avec pour objectif d’identifier de nouveaux régulateurs de la dissémination tumorale. Le projet a été réalisé au Cancer Center du Massachusetts General Hospital (MGH), Boston, dans les laboratoires des Pr Daniel Haber et Shyamala Maheswaran.
Identifier un nouveau suppresseur de métastases
Les cellules disposent d’un système de “nettoyage” qui marque les protéines devenues inutiles afin de les dégrader. Ce rôle de sélection est assuré par les ligases E3 ubiquitine. L’étude a révélé que l’une d’elles, HECTD4, agit comme un frein moléculaire en éliminant l’enzyme COX-2, connue pour ses effets pro-inflammatoires et pro-tumoraux, ainsi que son régulateur transcriptionnel MKK7.
Quand COX-2 prend le dessus
En l’absence d’HECTD4, COX-2 s’accumule. Cette stabilisation favorise la survie cellulaire, la croissance en suspension et la dissémination métastatique dans des modèles de cancer du sein. À l’inverse, le blocage de COX-2, par inhibition de l’expression génétique ou par action médicamenteuse avec le célécoxib (un anti-inflammatoire ciblant spécifiquement COX-2), permet d’inverser ces effets.
Analyses sur données tumorales existantes
L’exploitation de bases de données transcriptomiques et protéiques met en évidence une diminution d’HECTD4 dans les cancers du sein par rapport aux tissus normaux. Ce faible niveau d’expression est associé à une survie sans progression plus courte, notamment dans le cancer du sein triple négatif. Des profils similaires sont retrouvés dans d’autres cancers, comme le glioblastome et l’adénocarcinome colique.
Une avancée en recherche fondamentale
Ces résultats mettent en lumière l’importance du système de régulation cellulaire dans la prévention de l’accumulation de protéines pro-tumorales. En identifiant HECTD4 comme un nouveau frein moléculaire face à la dissémination cancéreuse, cette étude de recherche fondamentale ouvre des perspectives inédites pour comprendre et, à terme, mieux cibler les mécanismes de dissémination tumorale.
Cette recherche a été soutenue par des financements du National Institutes of Health (NIH), du Howard Hughes Medical Institute (HHMI) et de la Fondation Placide Nicod.