Recherche sur le sommeil : quoi de neuf ?
Hypnose et troubles du sommeil : une piste prometteuse
Le Dr Geoffroy Solelhac est spécialiste du sommeil. Il évalue l’effet de l’hypnose médicale et d’autres thérapies non médicamenteuses sur les terreurs nocturnes et le somnambulisme. Plus de 55 personnes participent déjà à cette étude, menée en collaboration avec la Pre Chantal Berna Renella du CEMIC (Centre des médecines intégratives et complémentaires).
Un deuxième projet de recherche vient de démarrer : il vise à tester l’hypnose chez les patient-es qui tolèrent mal leur appareil de traitement de l’apnée du sommeil.
Un projet inédit pour les insomnies des personnes migrantes
Grâce à une bourse de Promotion Santé Suisse, le Dr Geoffroy Solelhac mettra également en place dès 2026 le projet cantonal Re-MIND, destiné aux personnes migrantes requérantes d’asile, une cause qui lui tient particulièrement à cœur. Une grande majorité souffre d’insomnie et de cauchemars en lien avec leur parcours de vie. Des personnes issues du domaine de l’asile, déjà identifiées comme pairs-aidants, seront formées à des outils d’accompagnement comportemental et cognitif pour traiter l’insomnie et les cauchemars.
L’apnée du sommeil et le risque de démence
Le Dr Nicola Marchi, neurologue tessinois formé entre Genève, Lausanne et Montréal, consacre sa recherche aux liens entre apnée du sommeil, déclin cognitif et démence. Les données scientifiques suggèrent de plus en plus que l’apnée pourrait contribuer au déclin cognitif. Elle n’est toutefois pas encore reconnue comme un facteur de risque modifiable de démence et reste souvent sous-diagnostiquée en pratique clinique. Avec les Prs Raphael Heinzer et Gilles Allali du Centre Leenaards de la mémoire, il conduit une étude visant à mieux comprendre l’impact du traitement de l’apnée sur la santé cérébrale de patients atteints de démence vasculaire.
Comprendre le cerveau qui dort
Investigateur principal de l’étude OSA-CODE, menée au sein des cohortes CoLaus│PsyCoLaus et SKIPOGH, le Dr Nicola Marchi coordonne la collecte de données déjà réalisée sur plus de 300 participants, qui se poursuivra jusqu’en 2027. Leurs enregistrements de sommeil, réalisés avec des dispositifs portables comme la casquette Dreem headband, permettront d’explorer le lien entre apnée du sommeil, fonctions cognitives et l’anatomie du cerveau. Il conduit également une recherche sur le rôle des fuseaux du sommeil - oscillations de l’activité cérébrale étroitement liées à la cognition - dans le déclin cognitif des patients avec apnées du sommeil.