Pas de traitement sans un diagnostic précis : le rôle du pathologiste

Publié par Danko Janette le 16.10.2025
Avant qu’un traitement puisse commencer, il faut un diagnostic fiable. Au Centre des tumeurs thoraciques, le pathologiste joue un rôle essentiel pour orienter chaque patient·e vers la thérapie la plus adaptée.

Voir l’invisible

Avant qu’un traitement puisse débuter, il faut poser un diagnostic sûr. C’est là qu’intervient le ou la pathologiste, souvent en coulisses mais au cœur de la prise en charge. Tout commence par la confirmation qu’une lésion observée à l’imagerie est bien une tumeur. Mais pour permettre un traitement réellement personnalisé, il faut aller plus loin : analyser le type histologique précis et les caractéristiques moléculaires de la tumeur. Ces dernières peuvent révéler des vulnérabilités qui ouvrent la voie à des traitements ciblés.

 

Du prélèvement à la stratégie thérapeutique

Pour mener ce travail d’enquête sur les tissus, nous recevons des biopsies de petite taille ou du liquide de lavage broncho-alvéolaire prélevés par nos collègues pneumologues ou radiologues, lors d’une bronchoscopie ou d’une ponction guidée par scanner. Grâce à ces échantillons minuscules, nous parvenons à identifier le sous-type tumoral, à analyser la composition moléculaire (par exemple, en détectant des anomalies génétiques ciblables grâce au séquençage de nouvelle génération) et à visualiser l’expression de certaines protéines dans les cellules tumorales, à l’aide d’anticorps spécifiques, via une méthode appelée immunohistochimie. Ces caractéristiques, qui orientent le choix du traitement, sont appelées « biomarqueurs tissulaires ». Dans certains cas particuliers, les altérations génétiques peuvent aussi être détectées dans le sang. On parle alors de « biopsie liquide ».

 

Quand la chirurgie parle encore : le rôle de la pathologie après l’opération

Lorsque le traitement implique une chirurgie avec résection de la tumeur par nos collègues chirurgiens thoraciques, la pièce opératoire est également analysée en pathologie :

  • pour établir ou confirmer le diagnostic
  • pour évaluer l’extension de la tumeur
  • pour vérifier si la tumeur a été entièrement retirée

Le bilan d’extension inclut notamment la mesure de la taille tumorale, la recherche d’une infiltration de structures avoisinantes, ainsi que la détection d’éventuelles métastases ganglionnaires dans l’échantillon. Cette évaluation permet de déterminer le stade de la maladie, ce qui oriente directement les décisions concernant un éventuel traitement post-opératoire (comme la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’immunothérapie) et contribue à préciser le pronostic du patient.

 

Une discipline en mouvement

La discipline évolue rapidement : nous affinons constamment nos critères diagnostiques pour mieux définir les tumeurs et prédire leur comportement de manière plus exacte. Cette personnalisation du diagnostic s’accompagne de la découverte continue de nouveaux biomarqueurs, permettant des traitements toujours plus ciblés, selon les protocoles validés par les essais cliniques. La pathologie numérique fait également progresser le domaine, et l’intelligence artificielle commence à jouer un rôle d’assistance dans certaines tâches.

Même si la/le pathologiste ne rencontre pas les patients, elle/il ne travaille pas à huis clos. La pathologie est en effet une spécialité clinique pleinement intégrée au travail interdisciplinaire, en lien direct avec les médecins qui assurent la prise en charge thérapeutique sur la base de nos diagnostics.

 

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10 ans, 10 rôles clés

Pour ses 10 ans, le Centre des tumeurs thoraciques (CeTT) présente la série "10 ans, 10 rôles clés".
Une immersion au cœur du fonctionnement du Centre, où chaque portrait révèle la richesse humaine et professionnelle d’une équipe pluridisciplinaire unie par un même objectif : offrir les meilleurs soins possibles aux patient·e·s.

 

 

 

 Dernière mise à jour le 15/10/2025 à 18:10