COVID-19 - Confinement, stress et années de vie perdues en Suisse

Publié par Bovet Remund Virginie le 29.05.2020

 

Des chercheurs du SUPEA et de l’Université de Berne estiment une perte de 1.75 millions d’années de vie pour la population suisse due aux conséquences psychosociales du confinement. Ces résultats ont été publiés dans la revue European Psychiatry.

La pandémie du COVID-19 a forcé de nombreux gouvernements à prendre des mesures strictes de distanciation sociale, afin de réduire la propagation du virus et ses conséquences. Ces mesures comportent des risques importants pour la santé mentale, qui peuvent eux aussi avoir un impact sur le taux de mortalité à court et à long terme. Cet aspect de la pandémie n’était, jusqu’à maintenant, pas modélisé.

Une étude, publiée en mai 2020 dans la revue European Psychiatry, estime que les conséquences psychosociales du confinement lors de la pandémie du COVID-19 fera perdre 1.75 millions d’années de vie à la population suisse. Cette étude, dont l’auteur principal est le Dr Dominik Moser du Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SUPEA), se focalise sur le lien entre les années de vie perdues pour cause de dépression, alcoolisme, suicide, divorce et traumatisme suite à des violences domestiques et la probable augmentation de ces facteurs à cause du confinement. Le Dr Moser précise que « notre étude prévoit qu’en moyenne les suissesses et les suisses perdront chacun.e 0.205 année de vie (10 semaines) à cause du stress psychosocial lié au confinement. Cette perte devrait être subie principalement par une minorité de 2.1% de la population, qui développe un problème de santé mentale ou qui fait l’expérience d’un événement facteur de risque sur le long terme. Pour ces personnes, cela représente 9.79 années de vie de perdues en moyenne. »

Pour obtenir ces résultats, l’équipe de recherche a scanné la littérature scientifique pour définir le nombre d’années de vie perdues pour chaque cas de dépression, alcoolisme, suicide, divorce et trauma liés à des violences domestiques en Suisse. Puis, la littérature a été consultée pour estimer la variation de l’impact de ces facteurs à cause du confinement. En cas de doute, les estimations les plus basses ont été retenues.

Les résultats soulignent la nécessité de considérer les conséquences du stress psychosocial lors des prises de décisions relatives à des modèles de santé publique dans le cadre de la gestion d’une pandémie. Interprétant les résultats, le Dr Moser commente « Parce que les besoins psychologiques augmentent pendant un confinement ».

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