Le Prof. Philippe Conus est élu vice-président d'IEPA

Actualité du 27.08.2018

Le Prof. P. Conus, chef du Service de psychiatrie générale, est élu vice-président pour l'Europe de IEPA-Early Intervention in Mental Health, société scientifique internationale qui vise à promouvoir l'intervention précoce en psychiatrie.

IEPA- Early Intervention in Mental Health (IEPA) regroupe des cliniciens et des chercheurs travaillant au développement de stratégies d’interventions précoces dans les troubles psychiatriques à travers le monde. Lancée en 1996, cette société a motivé un vaste mouvement de réforme dans l’approche des troubles psychiatriques et a dynamisé de multiples projets faisant converger recherche clinique et neurosciences. Son impact se mesure par le développement de programmes spécialisés dans ce type d’approche, par l’augmentation exponentielle du nombre de publications dans ce domaine dans les revues scientifiques et par le fait qu’elle est la société scientifique psychiatrique qui compte le plus grand nombre de membres. Pour en savoir plus 

Ses membres ont élu le Prof. Philippe Conus, clinicien et chercheur dans ce domaine depuis le début des années 2000, vice-président pour l’Europe pour 4 ans à partir du 1e janvier 2019. Ses objectifs sont multiples : « Je souhaite poursuivre le travail initié par mes collègues et en augmenter l’impact, afin de promouvoir la détection précoce des troubles psychiques et valoriser les traitements ainsi que la recherche qui y est consacrée.

Le concept de l’intervention précoce dans les troubles psychiatriques s’est énormément répandu ces dernières années et a généré des recherches et des développements cliniques fantastiques. Pourtant, il n’est de loin pas implanté partout et doit donc être soutenu pour rester, et dans certains pays devenir, une priorité des décideurs. De plus, si les stratégies cliniques initialement développées spécifiquement pour le traitement de la psychose (et surtout de la schizophrénie) se sont récemment étendues à d'autres domaines de la psychiatrie (dépression, troubles bipolaires, troubles de la personnalité ou autisme, par exemple), il reste encore beaucoup de travail à faire avant de pouvoir appliquer concrètement les concepts d’intervention précoce en milieu clinique pour ces autres pathologies.

Jusqu’à présent, l’IEPA a joué un rôle clé dans la coordination des forces à l’échelle mondiale, et elle a un rôle important à jouer pour que ces progrès se poursuivent. De plus, l'impact du mouvement d'intervention précoce peut aller au-delà de la création de stratégies scientifiques et cliniques : il peut également changer la façon dont les personnes voient la maladie mentale, réduire la stigmatisation des patients et de leurs familles, en proposant une approche plus positive et optimiste de la maladie mentale et de son évolution possible. »

Un programme clinique pour traiter précocement les troubles psychiatriques

Depuis 2004, le Prof. Conus et ses collègues (médecins, infirmiers, assistants sociaux et psychologues) sont les initiateurs d’une approche visant à favoriser la détection précoce des patients avec une psychose débutante et à renforcer leur engagement dans les soins, afin de leur donner accès à des traitements spécifiques dès l’apparition des premiers symptômes. Cela permet notamment d’améliorer leur quotidien et de limiter l’évolution de la maladie. À cette fin, le programme TIPP (Traitement et intervention dans la phase précoce dans les troubles psychotiques) a été mis sur pieds et, depuis 2004, plus de 600 patients y ont été pris en charge pour une durée de 3 ans. Outre les patients, il cible également les professionnels de la santé en leur mettant à disposition du matériel pour les aider dans leur travail. Plusieurs projets de recherche clinique sont conduits dans ce cadre également, dans le but d’améliorer l’offre en soins et d’identifier des sous-groupes de patients ayant des besoins spécifiques.
Plus d’informations sur le programme 

Ce programme travaille en étroite collaboration avec les équipes mobiles de psychiatrie (suivi intensif dans le milieu), composées de médecins, infirmiers et assistants sociaux, qui proposent des soins dans le milieu des patients de manière à faciliter leur accès aux soins. 

Des projets de recherche translationnelle

La démarche du Prof. Conus se décline également sur des projets de recherche translationnelle, qui visent à mettre en synergie psychiatrie clinique et neurosciences. Ces travaux, qui sont réalisés dans le cadre d’une collaboration étroite entre le Service de psychiatrie générale et le Centre de neurosciences psychiatriques dirigé par la Prof. Kim Do Cuénod ainsi que dans le cadre de collaborations internationales, visent à identifier des marqueurs biologiques de la psychose. Le but est de pouvoir ensuite les détecter chez les personnes avant que la maladie ne se soit développée et ainsi de pouvoir agir de façon préventive.

Des études cliniques sont également conduites afin de trouver de nouveaux traitements, comme par exemple, la N-acétyle-cystéine (NAC) donnée à des patients ayant récemment développé une psychose, et dont les résultats sont prometteurs. Pour en savoir plus

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