Effets des traitements hormonaux chez les jeunes transgenres

La Dre Kanetee Busiah, médecin associée en endocrinologie pédiatrique et maître d’enseignement et de recherche (MER) à l’UNIL, vient d’obtenir un financement du Fonds national suisse (FNS) dans la catégorie «Encouragement de projet» pour lancer une étude de recherche intitulée : Transgender adolescents: pharmacokinetic and physiological changes with hormonal treatment — PKADOH study.

Ce financement lui permettra de mettre en place une étude multicentrique sur quatre ans, impliquant une cohorte d’environ 60 adolescent-es de plus de 15 ans et de constituer une petite équipe de recherche. L’objectif est d’explorer un domaine encore peu étudié : l’impact des traitements hormonaux sur les ovaires et les testicules des jeunes en transition hormonale de genre. Cela permettra d’établir des données claires sur les changements physiques, sur la fonction endocrinienne gonadique et la pharmacocinétique du traitement hormonal. Ces résultats seront directement applicables à la pratique clinique et pour les patient-es.

«Il est important de faire avancer la recherche dans ce domaine et auprès de cette population, car cela nous permettra d’avoir des données plus précises, qui ne sont pas extrapolées des données des adultes», souligne la Dre Busiah.

En recherche pédiatrique, la collecte de données directement auprès d’enfants et adolescents est un enjeu transversal à de nombreuses spécialités. En effet, comme le rappellent souvent les chercheurs en pédiatrie, un enfant ou un-e adolescent-e n’est pas un petit adulte. Son corps est en croissance, sa physiologie et son métabolisme sont spécifiques, son système immunitaire est en développement, et ses besoins — qu’ils soient psychologiques ou familiaux — sont particuliers. Ces caractéristiques exigent une approche globale, des médicaments et du matériel adaptés, ainsi que des études ciblées pour garantir la sécurité et l’efficacité des traitements à long terme.