Le syndrome de Turner est une maladie qui touche les chromosomes. Habituellement, les filles possèdent deux chromosomes X et les garçons un chromosome X et un Y.
Le syndrome de Turner peut être causé par différentes anomalies des chromosomes :
La maladie se déclare chez les filles dont l’un des deux X est touché par ces modifications. Il existe plusieurs formes d’anomalies, de différentes sévérités, ce qui explique la diversité des symptômes entre les patientes. Dans certains cas, la perte du chromosome X se produit uniquement dans certaines cellules de l’organisme ; il y a à la fois des cellules normales et des cellules anormales. On parle alors de mosaïque. Les atteintes présentes sont souvent moins sévères.
Ces modifications surviennent au hasard durant le développement du fœtus et ne sont pas transmises héréditairement des parents aux enfants. La maladie est donc déjà présente à la naissance. Elle ne peut pas se transmettre d’une personne à l’autre.
L’anomalie des chromosomes impacte de nombreuse fonction de l’organisme comme celle des ovaires. Les ovaires ne sont pas capables de produire les hormones sexuelles (œstrogène et progestérone), malgré un taux élevé de LH et FSH (hormone du cerveau qui a pour fonction de stimuler les ovaires). On appelle cela une agénésie ovarienne. Le manque d’hormones sexuelles contribue à de nombreux symptômes de la maladie.
Non, le syndrome de Turner est une maladie endocrinologique rare, qui touche environ 1 naissance sur 2'500.
A ce jour, il n’existe pas de facteur de risque connus qui prédispose à cette maladie.
Le retard de croissance est le symptôme le plus fréquent dans le syndrome du Turner. La majorité des filles auront une taille significativement diminuée (1m40) en l’absence de traitement. La sévérité de l’atteinte varie d’une patiente à l’autre.
Plus de la moitié des patientes ont des malformations cardiovasculaires congénitales, c’est-à-dire présentes dès la naissance. La plus fréquente est la bicuspidie aortique (présence d’une valve à 2 feuillets au niveau de l’aorte au lieu de 3) et la coarctation de l’aorte (rétrécissement localisé de l’aorte).
D’autres anomalies vasculaires peuvent apparaître avec l’âge. Les vaisseaux sont plus à risque de se dilater et de former des anévrismes. Dans les cas les plus graves, la paroi interne de l’aorte se déchire, ce qui entraine une dissection aortique. L’hypertension artérielle, fréquente dans le syndrome de Turner, favorise l’aggravation de ces anomalies vasculaires.
L’absence d’hormones sexuelles entraine une puberté retardée ou absente ainsi que le manque de changements physiques normalement observés à l’adolescence comme le développement des seins et l’apparition des menstruations.
Certaines filles connaîtront une puberté spontanée, tandis que d’autres auront besoin d’un traitement pour y arriver.
Des malformations ORL existent dans le syndrome de Turner, comme celles de la trompe d’Eustache. Ces modifications diminuent le drainage de l’oreille moyenne, ce qui favorise le développement d’otites à répétition, susceptibles d’endommager le tympan et de conduire à une perte d’audition, voire à une surdité.
Dans le syndrome de Turner, les ovaires vieillissent souvent très rapidement, parfois même avant la puberté. Cette situation, qui est appelée « insuffisance ovarienne prématurée », comporte une absence de production des hormones sexuelles et d’ovulation. La plupart des patientes rencontrent donc des problèmes de fertilité. Certaines grossesses peuvent néanmoins être obtenues avec aide médicale et une préservation de la fertilité peut être discutée dans certaines situations avec les spécialistes.
Si une grossesse est envisagée, elle devra être discutée avec l’équipe médicale, car il existe un risque accru de complications (anomalie chromosomique chez le fœtus, problème cardiaque chez la mère, fausse couche…)
Il existe différentes techniques de procréation médicalement assistée. Dans ce cas, une consultation spécialisée est nécessaire.
L’absence des oestrogènes peut diminuer la minéralisation osseuse. Cela peut conduire à l’ostéoporose, une maladie qui affecte la structure de l’os, le rendant plus fragile. Ces os fragilisés sont donc plus à risque de fracture.
Les symptômes sont variables d’une patiente à l’autre. Cette variété de symptômes nécessite une collaboration entre les différents services médicaux concernés et une approche pluridisciplinaire de la maladie.
Parfois, les patientes présentent des signes morphologiques typiques comme des yeux caractéristiques (épicanthus, ptosis), un cou élargi à l’aspect palmé (pterygium colli), un thorax large, des mamelons écartés...
Une analyse des chromosomes, à partir de quelques cellules prélevées dans le sang, permet de confirmer le diagnostic.
Pendant l’enfance, un traitement par hormone de croissance permet d’améliorer considérablement la croissance. A l'adolescence, l’administration d’œstrogènes permet l’évolution d’une puberté normale, avec le développment de la poitrine et l'apparition des règles. Elle est en principe préconisée jusqu’à la ménopause.
En cas de suspicion, le pédiatre ou le médecin traitant peut nous adresser l'enfant ou l'adolescente pour un bilan plus approfondi et la mise en place d’une prise en charge adaptée.