Neuromodulation sacrée

Introduction

La première implantation d’un stimulateur pour neuromodulation sacrée a été effectuée en 1981 pour le traitement de l’incontinence urinaire. L’amélioration des patients présentant de manière concomittente des troubles défécatoires a été observée. En conséquence, la neuromodulation sacrée fut proposée pour le traitement de l’incontinence anale en 1995. Plus tard, il fut démontré que la neuromodulation sacrée était aussi efficace dans le traitement de la constipation.

A ce jour, plusieurs études ont démontré des taux de succès à moyen et à long terme de plus de 75% pour l’incontinence fécale et urinaire. Les résultats semblent moins élevés en ce qui concerne la constipation variant de 25 à 90%.

Indications

La neuromodulation sacrée est indiquée en cas d’incontinence fécale, de constipation, d’incontinence urinaire et de rétention urinaire. De plus, les symptômes doivent être présents au minimum une fois par semaine, depuis au moins trois mois. La neuromodulation sacrée n’est considérée qu’en cas d’échec du traitement conservateur comportant l’éducation au patient, les changements diététiques, les médicaments et le biofeedback.

Contre-indications

  • Limitations anatomiques (malformation ano-rectale, spina bifida, variation du sacrum).
  • Défects sphinctériens de plus de 30°c.
  • Pathologies neurologiques (neuropathie diabétique, sclérose en plaques, maladie de Parkinson, déficit en vitamines D, neuropathie alcoolique).
  • Prolapsus rectal.
  • Maladies inflammatoires de l’intestin.
  • Diarrhées persistantes.
  • Troubles de la coagulation.
  • Maladies infectieuses aiguës.
  • Grossesse.
  • Limitations psychiatriques.

Bilan pré-opératoire

L’anamnèse représente l’étape clé de la sélection des patients, toute cause organique doit être recherchée à l’examen physique et à l’aide des examens complémentaires. Bien qu’aucun de ceux-ci ne soient prédictifs du succès, l’ultrasonographie endo-anale, ainsi que la manométrie ano-rectale doivent être effectuées de routine. Un journal des symptômes est obligatoire, puisque l’implantation définitive du stimulateur est basée sur une amélioration de 50% des symptômes après la phase test.

Intervention

Elle consiste en deux étapes : premièrement, une électrode est implantée dans le foramen sacré, généralement S3, sous anesthésie locale. Lorsque la réponse optimale motrice (contraction périnéale) et sensitive (centrée sur l’anus) est obtenue, le câble de l’électrode est tunnelisé en sous-cutané et relié à un stimulateur externe. Une phase test de 2 à 3 semaines est ensuite effectuée. Si le patient rapporte une amélioration des symptômes > 50%, le stimulateur définitif est implanté dans une logette sous-cutanée dans la région glutéale.

 Dernière mise à jour le 01/02/2018 à 15:50