Ganglions lymphatiques

Ces filtres sont situés à la racine des membres (creux axillaire sous les bras, plis de l’aine) et au niveau du cou, mais aussi autour de la plupart des organes dans la cavité abdominale. Soit les ganglions sont d’emblée atteints par la maladie (prouvé par l’examen clinique et une biopsie): dans ce cas on réalise d’emblée une opération de curage ganglionnaire (voir plus loin), soit les ganglions ne sont pas suspects et on doit rechercher si une maladie microscopique ne s’est pas déjà installée (invisible aux radiographies et inatteignable par une biopsie).

Afin de détecter cette maladie microscopique, on propose la recherche du ganglion sentinelle (GS). Le drainage d’un territoire cutané ou d’un organe est architecturé selon un réseau lymphatique ordonné. Le ganglion sentinelle est le premier ganglion à recevoir le drainage lymphatique d’une tumeur. Si ce ganglion est métastatique cela signifie que les autres ganglions secondaires sont susceptibles eux aussi d’être métastatiques. Si le GS n’est pas atteint, les autres ganglions ont une probabilité presque nulle d’être atteint. L’identification du GS fait appel à une triple technique de détection qui représente actuellement le standard permettant d’atteindre près de 100% de détection:

  1. La lymphoscintigraphie dynamique préopératoire: l’injection d’un produit légèrement radioactif qui est suivie pour identifier la direction du(des) drainage(s) lymphatiques et les ganglions sentinelles respectifs.
  2. La sonde gamma (comme un compteur Geiger) permet le repérage préopératoire et guide la dissection pendant l’opération.
  3. Le colorant bleu colloïdal (injecté dans la cicatrice pendant l’anesthésie de l’opération) colore sélectivement les lymphatiques et le ganglion sentinelle.

La technique de recherche du GS s’applique aussi pleinement dans des localisations plus rares de mélanomes, comme la vulve et la marge anale. D’autres tumeurs cutanéessont susceptibles de bénéficier de cette technique pour identifier le risque de métastase ganglionnaire:

  1. Les tumeurs de Merkel. Il s’agit d’un carcinome neuroendocrine agressif de la peau. Des métastases ganglionnaires sont observées jusque chez 30% des patients. Le traitement multidisciplinaire inclut la résection de la tumeur primaire avec marges de tissus sains de 2-3 cm, le traitement des aires ganglionnaires où la technique du ganglion sentinelle a sa place et une radio-chimiothérapie adaptée en fonction du stade clinique.
  2. Les sarcomes cutanés et sous-cutanés. Ce sont des tumeurs rares dont le comportement malin se manifeste par des récidives locales et possiblement des métastases ganglionnaires.
 Dernière mise à jour le 01/02/2018 à 16:16