L’œsophage est un organe tubulaire mesurant 25 cm de longueur. Il relie le pharynx (gorge) à l’estomac. On distingue trois zones anatomiques: l’œsophage cervical, thoracique et abdominal. Son rôle est d’acheminer les aliments.
Le cancer (tumeur maligne) de l’œsophage se caractérise par la présence de cellules cancéreuses dans l’œsophage.
Ces tumeurs peuvent se développer à n’importe quel endroit dans l’œsophage; la plupart du temps, elles siègent dans le tiers moyen ou dans le tiers inférieur de l’œsophage. Des facteurs de risque du cancer de l’œsophage ont été mis en évidence : consommation de tabac et d’alcool, absorption régulières et en quantité importante de boissons brûlantes, certaines lésions chroniques de l’œsophage prédisposent au cancer de l’œsophage (lésion secondaire à un reflux gastro-oesophagien chronique par exemple). Le symptôme le plus fréquent du cancer de l’œsophage est une difficulté à avaler qui s’aggrave.
Le diagnostic repose sur l’endoscopie (fibre optique descendue dans l’œsophage) qui permet de faire des biopsies (prélèvements) afin de préciser la nature du cancer. D’autres examens sont réalisés pour faire un bilan de l’extension du cancer (évaluation de l’atteinte éventuelle aux organes de voisinage et les métastases): le scanner thoracique et abdominal, l’endoscopie trachéo-bronchique, l’échoendoscopie (fibre optique couplée aux ultrasons qui visualise les couches de la paroi de l’œsophage). lls permettent de déterminer le traitement qui sera le mieux adapté au patient . Enfin, le bilan de santé (état général, fonction cardiaque, pulmonaire et hépatique) permet d’apprécier l’opérabilité. Le traitement est avant tout chirurgical.
L’intervention est une oesophagectomie (ablation de l’œsophage) totale ou partielle selon la localisation tumorale. Une voie d’abord abdominale est toujours nécessaire pour réaliser la reconstruction à l’aide de l’estomac modelé en tube. Nous privilégions de plus en plus lorsqu’elle est réalisable une voie laparoscopique (minimalement invasive) à la laparotomie. En fonction de l’étendue de l’oesophagectomie, on y associe une voie d’abord thoracique (habituellement droite) et / ou une voie d’abord cervicale. Le tube gastrique est remonté en fonction de l’étendue de la résection soit dans le thorax soit dans le cou et anastomosé (suturé) à l’œsophage restant. Pendant l’opération, un tube d’alimentation est descendu dans l’intestin (tube naso-jéjunal) pour assurer les besoins nutritionnels. La reprise de l’alimentation intervient au 5ème jour post-opératoire après contrôle de l’étanchéité de la suture par un transit (déglutition d’un produit radio-opaque).
Les principales complications chirurgicales sont: la bronchopneumonie, la fuite anastomotique (défaut d’étanchéité de la suture gastro-oesophagienne), la lésion du nerf laryngé (commande de la corde vocale; risque accru lors de la voie d’abord cervical) et à distance la sténose anastomotique (suture). La plupart du temps, ces complications sont gérées sans réintervention. Lorsque l’intervention est contre-indiquée, d’autres méthodes peuvent être utilisées (la radiothérapie associée à la chimiothérapie, destruction de la tumeur par utilisation du laser, mise en place d’une prothèse oesophagienne extensible). Le pronostic du cancer de l’œsophage est lié à l’extension de la tumeur, à l’existence d’un envahissement ganglionnaire et à la présence de métastases. Cependant, chaque cas est particulier et les chances de guérison doivent être estimées à partir de l’ensemble des résultats. La surveillance du patient doit être prolongée et régulière pour dépister une éventuelle récidive de la maladie.