Publié par Danko Janette

La TEP au 18F-FDG — un examen qui mesure la consommation de sucre des cellules pour repérer les zones actives de la maladie — est devenue incontournable pour les tumeurs thoraciques, en particulier les cancers bronchiques non à petites cellules.
Elle ne montre pas seulement la tumeur principale. Elle permet aussi :
• d’évaluer les ganglions,
• de détecter des métastases parfois invisibles sur d’autres imageries,
• d’adapter directement la stratégie thérapeutique (par exemple : confirmer une indication opératoire ou définir avec précision un champ d’irradiation).
Lors du restaging, nom donné à la réévaluation du stade de la maladie après un traitement, la TEP aide à distinguer les traces normales laissées par un traitement (comme une fibrose après radiothérapie), d’une reprise évolutive, souvent difficile à trancher avec d’autres méthodes.
Des paramètres mesurables, comme le volume tumoral métabolique, apportent aussi des indications pronostiques désormais intégrées dans plusieurs recommandations internationales.
L’arrivée de l’immunothérapie a renforcé le rôle de la TEP.
Les critères de réponse métabolique, comme PERCIST (qui analyse l’évolution de l’activité tumorale plutôt que la seule taille), permettent d’éviter les pièges fréquents : par exemple, la pseudo-progression, où la tumeur semble grossir avant de diminuer réellement.
La captation du FDG peut aussi fournir des informations sur la biologie de la tumeur :
Les études menées avec l’oncologie thoracique montrent qu’une baisse précoce de l’activité métabolique prédit une meilleure survie, alors qu’une captation persistante peut conduire à réévaluer rapidement la stratégie thérapeutique.
Ces informations sont désormais au centre des discussions multidisciplinaires.
Une nouvelle piste prometteuse est l’imagerie avec traceurs FAPi, qui ciblent les fibroblastes du stroma tumoral, un composant clé de l’environnement de la tumeur.
Elle offre plusieurs avantages, notamment :
• un contraste supérieur dans certaines tumeurs difficiles à analyser,
• une meilleure définition des lésions pour la radiothérapie de précision,
• un potentiel futur comme biomarqueur prédictif de la réponse immunitaire, car le stroma influence directement l’efficacité des traitements.
Combinées, les approches FDG et FAPi pourraient offrir une vision plus complète de la maladie et contribuer à un suivi encore plus personnalisé pour les patient·e·s.
Au-delà de la technologie, la médecine nucléaire s’inscrit pleinement dans le travail interdisciplinaire du Centre des tumeurs thoraciques. Les pneumologues, oncologues, radio-oncologues, radiologues, chirurgien·ne·s thoraciques et pathologistes s’appuient quotidiennement sur l’expertise des spécialistes en TEP pour orienter leurs décisions et adapter les traitements.
En fournissant des informations métaboliques essentielles — parfois déterminantes pour confirmer une indication, affiner un plan thérapeutique ou anticiper une évolution — la médecine nucléaire contribue directement à la prise en charge personnalisée de chaque patient·e.
Au CeTT, son rôle ne se limite donc pas à « voir » la tumeur : il éclaire les choix, soutient les stratégies thérapeutiques et ouvre la voie à une cancérologie toujours plus précise, innovante et individualisée.
Sur la photo: Dre Marie Nicod-Lalonde, Pr Niklaus Schaefer
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10 ans, 10 rôles clés
Pour ses 10 ans, le Centre des tumeurs thoraciques (CeTT) présente la série "10 ans, 10 rôles clés".
Une immersion au cœur du fonctionnement du Centre, où chaque portrait révèle la richesse humaine et professionnelle d’une équipe pluridisciplinaire unie par un même objectif : offrir les meilleurs soins possibles aux patient·e·s.