Description du bouddhisme

Origine et fondateur

Siddharta Gautama, appelé aussi Sâkyamuni, a vécu au Nord de l'Inde entre le VIe et le Ve siècle avant l'ère chrétienne. Après une vie princière puis ascétique, c'est par la méditation qu'il parvient à l'état de conscience suprême qui fait de lui le Bouddha, "l'Eveillé". Par ses sermons, il fonde une voie distincte de l'hindouisme : le Bouddha-shâsana ou enseignement du Bouddha.

Textes de référence

Les Ecritures anciennes sont divisées en trois corbeilles : Vinaya, règles de la vie monastique, Soutra ou sermons du Bouddha et Abhidharma, étude de certains points de doctrine. La tradition n'a cessé de s'amplifier à travers les âges et les cultures, de sorte que chaque école bouddhique a son propre recueil de soutras, en pali, en sanscrit, en chinois et en tibétain.

Branches et courants

Les différentes écoles se regroupent en trois courants qui divergent dans leur compréhension du Bouddha, leur philosophie et leur discipline : le Theravâda est la doctrine des anciens, pratiqué à Sri Lanka et jusqu'au Vietnam; le Mahâyâna ou grand véhicule, développé en Chine, en Corée, au Vietnam et au Japon, avec notamment les écoles du Zen et de la Terre Pure; le Vajrayâna ou véhicule du diamant caractérise la tradition tibétaine.

Convictions fondamentales

Partant des notions indiennes de karma, rétribution des actes et de samsâra, cycle des renaissances ou réincarnations, l'enseignement du Bouddha porte sur l'absence de Soi — anâtma —, l'impermanence de toute chose — anitya — et la souffrance — dukkha —; il développe les “Quatre Nobles Vérités” sur l'universalité de la souffrance découlant du désir et la voie qui conduit à sa cessation par le “Noble Sentier Octuple” (justesse de la compréhension - la pensée - la parole - l'action - les moyens d'existence - l'effort - l'attention - la concentration). Le nirvâna est l'extinction de tout attachement. Le courant mahâyâna a mis l'accent sur la vacuité — shûnyatâ — de toute réalité apparente et exalté l'idéal des Bodhisattva, engagés par des voeux à délivrer l'humanité

Préceptes de conduite

La morale bouddhique — shîla — repose sur dix prescriptions; les cinq premières concernent tout le peuple : respect de la vie, respect de la propriété, refus de la sexualité désordonnée, respect de la vérité et abstinence de boissons enivrantes; les cinq supplémentaires sont réservées aux moines. En rapport avec le modèle du Bodhisattva, la tradition mahâyâna cite dix perfections — pâramitâ — : la charité - la moralité - la patience - l'énergie - la méditation - la sagesse, à quoi s'ajoutent : la méthode - les voeux - la résolution - la connaissance de tous les dharma.

Prières et pratiques cultuelles

On se rend au temple pour vénérer et faire une offrande au Bouddha représenté par une statue, souvent entourée de divinités secondaires. Dans le Mahâyâna, chacun est appelé à devenir Bouddha par le détachement de toute passion et la méditation qui mène à une juste perception de la réalité. Certaines écoles, comme le Zen, insistent sur l'effort nécessaire (position assise, paradoxe intellectuel, discipline, relation au maître, visualisation); d';autres, comme la Terre Pure, ouvrent largement les portes du paradis. Les moines, et dans une moindre mesure les nonnes, jouent un rôle important par l'exemple et l'enseignement qu'ils perpétuent.

Principales fêtes

Tous les mois, la pleine lune est l'occasion d'une fête. A Wesak, la tradition theravâda célèbre tout ensemble la naissance, l'illumination — Bodhi — et l'extinction finale — Paranirvana — de Gautama Bouddha que le courant mahâyâna fête indépendamment. Asala rappelle la première prédication à Bénarès et Kathina marque la fin de la retraite des moines lors de la saison des pluies. Dans le Mahâyâna, on fête aussi les maîtres des différentes écoles.

Rites de la naissance à la mort

Le bouddhisme connaît des cérémonies spécifiques pour la naissance comme pour la mort qui diffèrent d'un pays à l'autre. L'entrée au monastère avec les voeux provisoires ou perpétuels est un moment important.

Prescriptions et interdits

En principe, les bouddhistes s'abstiennent de boissons enivrantes; beaucoup, notamment les moines, sont végétariens.

Organisation, structures et fonctions

Le cœur de l'organisation bouddhiste réside dans la communauté - samgha. Le bouddhisme ne connaît pas de magistère unique. Les différentes écoles sont totalement autonomes avec à leur tête leur propre supérieur, ou patriarche, souvent entouré d'un collège. Entretenus par les donations laïques, les temples et monastères demeurent le lieu par excellence de l'enseignement et de la pratique.

Attitude face aux autres religions

Parti de l'Inde pour se répandre à travers l'Asie, l'enseignement bouddhique a fait preuve d'une très grande capacité d'adaptation religieuse et culturelle. Coexistant avec d'autres religions, il manifeste une tolérance sans restriction.

Attitude face à l'Etat et à la société

Ouvert à toutes les couches de la population, sans distinction de race ou de classe, le bouddhisme s'est toujours efforcé d'avoir le soutien des représentants du pouvoir politique. Il doit sa première expansion hors de l'Inde au célèbre empereur Ashoka (IIIe siècle avant l'ère chrétienne). Comme jadis le Tibet ou le Japon, certains pays, dont le Bhoutan, reconnaissent encore le bouddhisme comme religion d'Etat. Dans plusieurs pays, comme le Sri Lanka ou la Thaïlande, le bouddhisme joue un rôle politique important alors qu'en Chine, au Tibet, en Mongolie, en Indochine et en Corée du Nord, il a subi les persécutions du communisme.

© Editions AGORA (anciennement Enbiro), Lausanne & Plateforme interreligieuse, Genève CH.
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 Dernière mise à jour le 07/10/2019 à 18:54