Selon l’OMS, des événements indésirables surviennent lors de 9% des hospitalisations, la moitié étant évitables. L’évaluation clinique infirmière permet d’assurer la sécurité des patients grâce à la reconnaissance précoce des changements de leur état de santé, une communication précise entre les professionnels et des délais d’intervention raccourcis.
L’évaluation clinique infirmière (ECI) est intégrée au plan d’études cadre romand, niveau bachelor, depuis 2012-13. Si l’observation et la surveillance clinique ont toujours fait partie intégrante du rôle infirmier, l’essor de l’ECI contribue à renforcer la capacité des infirmières et infirmiers à détecter les éventuelles péjorations de l’état de santé du fait d’un recueil d’informations cliniques plus poussé, continu et intentionnel. Il s’inscrit donc dans une perspective de gestion des risques et d’amélioration de la collaboration interprofessionnelle, notamment entre infirmier-e-s et médecins.
En 2013, la conférence « L’évaluation clinique infirmière : dernier filet de sécurité du patient » donnée au CHUV marquait le début d’une collaboration avec la professeure Odette Doyon, figure de référence francophone en la matière. Simultanément, un module sur l’examen clinique avancé était intégré au programme de Master en sciences infirmières de l’Université de Lausanne. Le Centre des formations du CHUV dispense dès 2014 un cours intitulé « Examen et surveillance clinique centrés sur des symptômes d’alerte en santé physique » qui accueille 100 professionnels dès sa première année et, en collaboration avec les hautes écoles de la santé de La Source et de Fribourg, propose le Certificate of advanced studies «Evaluation clinique infirmière»
Convaincus de la plus-value d’intégrer l’ECI dans leurs contextes respectifs, des cadres et cliniciens s’engagent dans des projets de développement des pratiques cliniques. Chaque projet est accompagné de formation et renforcé par des séances de travail collectives annuelles visant le partage d’expérience. Après quatre années de suivi et à l’intention de celles et ceux qui envisagent de s’engager dans de tels développements, les pionniers actifs dans ces projets ont produit leurs propres recommandations.
Objectif prioritaire: améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients en milieu carcéral au moyen d’une meilleure capacité à détecter les signes d’alerte somatiques.
Médecine et psychiatrie pénitentiaires (SMPP)
Objectif prioritaire: développer et implanter une prise en charge infirmière de qualité et sécuritaire, spécifique aux patients de l’unité, englobant une évaluation clinique, un « tour du lit » systématique ainsi que la pratique de l’auscultation pulmonaire pour les patients à risque de faire des décompensations respiratoires ou atteints de pathologie pulmonaire.
Objectif prioritaire: Systématiser l’ECI en se basant sur les besoins de l’équipe infirmière et les données probantes (démarche participative).
Objectif prioritaire: Renforcer la surveillance de patients triés mais non vus par le médecin dans le contexte d’une zone d’attente décentralisée.