Cette recherche dans le domaine de la psychothérapie, à l'interface de la neuroimagerie, s'intéresse à expliquer, dans le cadre d'une étude randomisée contrôlée, les processus de changement par lesquel opèrent les traitements brefs du trouble de la personnalité borderline. Un traitement bref basé sur les principes du Good Psychiatric Management est comparé à un traitement bref habituel connu. Les changements émotionnels et socio-cognitifs sont évalués à plusieurs points de mesure dans le design; cette évaluation se réalise via des paradigmes développés et validés, notamment des paradigmes psychologiques et de neuroimagerie. Ce projet bénéficie d'un soutien du FNS (PD Dr. Kramer) et se réalise dans un contexte collaboratif avec l'Institut universitaire de psychothérapie, le Département de neurosciences cliniques (particulièrement le LREN) et nos partenaires internationaux.
Depuis 2016, la section Karl Jaspers conduit deux fois par an un programme de groupe psychoéducatif nommé "Connexions familiales", destiné aux proches de patients souffrant de troubles de la personnalité borderline (TPB). Basé sur les principes théoriques de la thérapie comportementale dialectique, ce programme en douze séances vise à enseigner aux participant-e-s ce qu'est le TPB et ce que la recherche nous apprend sur ce trouble, notamment concernant la manière dont le TPB affecte la personne qui en souffre dans la régulation de ses émotions et de ses relations avec les autres. L'objectif est en outre d'aider les participant-e-s à développer des compétences spécifiques en matière de pleine conscience relationnelle, de régulation des émotions, de communication, de validation et de gestion des problèmes, qui leur permettront de mieux gérer leurs relations avec leur proche. La section Jaspers, en partenariat avec l'Institut universitaire de psychothérapie, a récemment démarré une recherche visant à étudier l'efficacité de ce programme. L'hypothèse principale de la recherche est que, à la fin du programme, les participant-e-s montreront une réduction de leur détresse psychologique et une amélioration de leurs capacités d'adaptation et de validation et que ces effets positifs seront encore observables trois mois après la fin du programme. Les résultats de plusieurs études d’efficacité, réalisées aux Etats-Unis et en Suède notamment, indiquent que le programme permet de réduire les sentiments de fardeau, de deuil, et de culpabilité, ainsi que les symptômes dépressifs chez les participant-e-s, et d'augmenter leur sentiment de maîtrise dans leur relation avec leur proche. Certaines de ces études suggèrent également que ces effets bénéfiques semblent persister dans le temps, jusqu'à six mois après la fin du programme. L'étude débutée au CHUV sera la première à investiguer l'effectivité de ce programme en Suisse et permettra aux chercheur-euse-s et aux clinicien-ne-s de mieux comprendre la manière dont ce programme agit sur les participants.
Investigateurs : Dr Stéphane Kolly (Section Karl Jaspers), Dr Ueli Kramer (Section Karl Jaspers, Institut universitaire de psychothérapie), Dr Hervé Tissot (Institut universitaire de psychothérapie)