Axes de recherche prioritaires du Département de psychiatrie

La recherche en psychiatrie est très investie dans notre département, qui publie plus de 300 articles scientifiques chaque année. De nombreux projets sont conduits dans chacun de nos services. Ils s’inscrivent dans le cadre d’une politique globale coordonnée par le Bureau de la recherche. De manière à rendre cette activité plus lisible, à faciliter l’accès à la recherche pour les professionnels intéressés et à concentrer nos efforts sur certains domaines de compétence, nous avons décidé de l’organiser selon 6 axes principaux, définis ci-dessous. Chacun d’entre eux étant sous le leadership d’un responsable d’axe.
   

Épidémiologie

Resp. Prof. Martin Preisig

La recherche en épidémiologie comporte les études observationnelles (transversales, cas-témoins, cohortes prospectives) portant sur la population générale (épidémiologie populationnelle) ou sur des populations de patients (épidémiologie clinique). L'épidémiologie populationnelle observe des phénomènes de santé dans une population avec pour objectif de décrire la fréquence des maladies, d’identifier leurs déterminants et d’élaborer des stratégies en santé publique. L'épidémiologie clinique applique ces méthodes adaptées à l'étude des activités et des décisions médicales cliniques en ce qui concerne le diagnostic, le pronostic, la prévention et la thérapeutique.

Neurosciences

Resp. Prof. Chin Bin Eap

La recherche translationnelle en neurosciences vise à établir des ponts entre la recherche neurobiologique fondamentale dans des modèles expérimentaux et la recherche clinique. Elle se base sur des investigations multimodales - combinant plusieurs techniques parmi lesquelles : évaluation clinique, dosages sanguins, imagerie cérébrale et électro-encéphalographie - chez les patients dans le contexte d’un suivi longitudinal de cohortes cliniques, soit dès les premières apparitions de la maladie et dans les étapes successives de son évolution. L’objectif est double : 
(1) identifier des biomarqueurs permettant un diagnostic plus précis et une intervention précoce. 
(2) identifier les mécanismes pathophysiologiques à la base des maladies, afin de définir de nouvelles cibles thérapeutiques.

Cet axe inclut également la recherche en pharmacothérapie, qui a pour but d’optimiser et de personnaliser les traitements médicamenteux en psychiatrie, grâce à des études cliniques et pharmacogénétiques.

Psychothérapie

Resp. Prof. Jean-Nicolas Despland

La recherche en psychothérapie vise évaluer les résultats obtenus avec les différentes formes de traitements (psychanalytiques, cognitifs et comportementaux, systémiques notamment), dans différentes populations cliniques (patients atteints d’états dépressifs ou de troubles de la personnalité, par exemple) et dans différents cadres de soins (hospitaliers ou ambulatoires le plus souvent). De manière plus fondamentale, elle vise aussi à développer des outils et des méthodes d’investigation scientifique, qui permettent d’étudier les processus qui sous-tendent les différentes approches thérapeutiques. Parmi ceux-ci le rôle joué par l’alliance thérapeutique est à l’avant-plan.

Développement

Resp. Prof. Nadia Chabane, Prof. Kerstin von Plessen, Prof. Armin von Gunten

L’axe développemental souhaite mettre en avant les questions de recherche visant une meilleure compréhension du développement de l’individu sur l’ensemble du parcours de vie, de l’enfance à l’âge avancé. Le processus développemental se déroule dans des contextes complexes, interdépendants et variables qui pourront avoir des implications majeures dans la survenue de troubles cliniques. La science du développement a un caractère transversal et explore un grand nombre de dimensions cliniques, épidémiologiques, biologiques, psychologiques, cognitives, sociales et culturelles, en utilisant une approche scientifique rigoureuse. Cette approche intègre de multiples perspectives, méthodes et niveaux d'analyses.

Recherche sur les services et systèmes de santé

Resp. Prof. Charles Bonsack

L’axe de recherche sur les services et systèmes de santé étudie l’adéquation entre les besoins de soins relatifs à la santé mentale et les services donnés (« Versorgungsforschung »). La recherche sur les services explore les besoins critiques dans la population et la manière d’y répondre en conditions réelles, de manière systémique, dans la complexité bio-psycho-sociale, la pluridisciplinarité et la perspective des usagers. La recherche se focalise particulièrement sur l’identification de sous-groupes de personnes à haut niveau de besoins en santé mentale et à l’évaluation des services pour y répondre de manière efficiente. Un accent fort est mis sur la mesure, l’étude et la prise en compte des différences interindividuelles ainsi que du changement intra-individuel. L’axe de recherche santé publique étudie le fonctionnement des services de soins et les interventions cliniques complexes. La recherche sur les services explore l’impact de nouveaux développements organisationnels de manière à répondre au mieux aux besoins dans la population ainsi qu’en terme de formation. La recherche sur les interventions cliniques complexes s’intéresse aux aspects bio-psycho-sociaux, notamment à la pluridisciplinarité et aux interactions avec le réseau médico-social. Des exemples de domaines de recherche actuels dans cet axe sont : les soins sans consentement et leurs alternatives ; les interventions efficaces dans les phases débutantes de psychoses ; les services de psychiatrie mobiles pour le maintien dans la communauté dans les trois âges de la vie ; l’anticipation de la crise avec le plan de crise conjoint ; l’Observatoire romand des tentatives de suicide (ORTS) ; l’identification de sous-groupes de patients nécessitant des interventions particulières ; la recherche sur l’enseignement de la psychiatrie.
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Sciences humaines

Resp. Prof. Friedrich Stiefel

L’axe de recherche sciences humaines et sociales s’intéresse aux facteurs contextuels qui entourent la pratique de la psychiatrie. Les projets de cet axe sont basés sur un regard croisé et une interaction entre médecins/psychologues et représentants des sciences humaines et sociales, tels que des linguistes, socio-anthropologues, historiens ou philosophes. Cette interaction suppose en particulier l’échange de savoirs et le développement conjoint de concepts et méthodes.  

 Dernière mise à jour le 24/04/2023 à 14:32