Prévenir eczéma et asthme par une alimentation riche en fibres
Une équipe de recherche du Service de pneumologie, menée par Aurélien Trompette, chargé de recherche, vient de publier dans la revue Mucosal Immunology une étude sur l'impact de certaines fibres alimentaires sur la peau et les allergies. Leurs travaux montrent que les molécules issues de la fermentation de l’inuline - une fibre soluble - par le microbiote intestinal renforcent la fonction de barrière de la peau, diminuant ainsi la pénétration cutanée de certains allergènes (acariens) dans le corps, et donc le risque de développer de l’eczéma.
Cette découverte revêt une importance cruciale dans le contexte de la "marche atopique", un concept qui suggère que les maladies de type allergique se développent de manière chronologique et ordonnée (l’eczéma apparaît en premier chez les jeunes enfants, puis les allergies alimentaires et ensuite l’asthme). En diminuant le risque de sensibilisation aux allergènes par voie cutanée tôt dans l’enfance, une alimentation riche en fibres permettrait donc ainsi de freiner cette "marche atopique" qui peut conduire les jeunes enfants souffrant d’eczéma à développer plus tard d'autres maladies allergiques telles que l’asthme.
La consommation de fibres, que l’on trouve notamment dans les fruits et légumes, les fruits à coques, la farine d’avoine et les légumineuses est en déclin depuis plusieurs décennies. Un constat qui pourrait être mis en lien avec l’augmentation des allergies au sein de la population.